Un journaliste victime d'une vendetta policière : Reporters sans frontières demande l'abandon des poursuites judiciaires

Reporters sans frontières demande l'annulation des charges retenues contre Kamal Mourad, de l'hebdomadaire Al-Fajr. Le journaliste a été violemment agressé, le 17 juin 2008, par des policiers à Rahmanya (dans la région du Delta). Il est maintenant poursuivi par les forces de l'ordre. Kamal Mourad s'était distingué en 2006 en publiant un article sur les actes de tortures et les abus sexuels perpétrés contre un détenu.

Reporters sans frontières demande l'annulation des charges retenues contre Kamal Mourad, de l'hebdomadaire Al-Fajr. Le journaliste a été violemment agressé, le 17 juin 2008, par des policiers à Rahmanya (dans la région du Delta). Il est maintenant poursuivi par les forces de l'ordre. Kamal Mourad s'était distingué en 2006 en publiant un article sur les actes de tortures et les abus sexuels perpétrés contre un détenu. "Nous condamnons fermement l'agression dont a été victime Kamal Mourad. L'acharnement des policiers à son encontre est inacceptable et le procès qui lui est intenté s'apparente à une vengeance. Les autorités doivent sanctionner les responsables de ces débordements contre la presse”, a déclaré l'organisation. Kamal Mourad a été interpellé, le 17 juin 2008 à Rahmanya, alors qu'il filmait avec son téléphone portable l'intervention musclée de policiers appelés par un propriétaire terrien qui souhaitait faire signer de gré ou de force des contrats de bail à des paysans. Selon le journaliste, les policiers l'ont battu et malmené après qu'il leur a révélé son identité. Kamal Mourad a été placé en garde à vue pendant deux jours, au terme desquels il a été inculpé pour “usurpation d'identité”, “agression contre les forces de l'ordre”, “incitation à la violence” et “diffamation”. Il risque entre six mois et trois ans de prison. Le journaliste n'a pas été autorisé à récupérer la carte SIM de son téléphone portable ni ses notes de travail. Contacté par Reporters sans frontières, Kamal Mourad a déclaré être victime d'une machination policière. Le parquet général se serait appuyé sur de faux témoignages, présentés par le chef de la police de Rahmanya, pour l'inculper. Le journaliste s'est ainsi étonné de la rapidité avec laquelle son dossier avait été transféré au parquet général. En revanche, aucune suite n'a jusqu'à présent été donnée à la plainte qu'il a lui-même tenté de déposer contre les agents qui l'ont agressé. Kamal Mourad, 28 ans, a révélé au grand public, en novembre 2006, l'affaire d'un chauffeur de bus qui avait subi des abus sexuels pendant sa garde à vue. L'officier coupable de ces actes avait écopé d'une peine de trois ans de prison.
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Updated on 20.01.2016