Un journaliste victime d'une campagne d'intimidation: RSF demande la mise en place d'une protection

Ansar Ali Naqvi, directeur de l'information pour la chaîne de télévision Geo News, est victime d'une campagne de menaces lancée par le groupe militant Ahle Sunnat Waljamaat (ASWJ) depuis le 31 janvier 2013. Le groupe reproche au journaliste de ne pas avoir transmis l’une de ses réunions à l’antenne, préférant retransmettre le procès de l'ancien président Pervez Musharraf. "Reporters sans frontières exhorte les autorités à mettre en place un dispositif de protection pour Ansar Ali Naqvi dans les plus brefs délais, et demande à la chaîne Geo News de faire elle aussi tout son possible afin de garantir la sécurité du journaliste", déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières. “Nous condamnons fermement la campagne d'intimidation menée par Ahle Sunnat Waljamaat. La tentative d'imposer une information plutôt qu’une autre de la part d’une organisation constitue une entrave à la liberté de l’information. Ces manoeuvres doivent cesser et une enquête approfondie sur leur origine doit être menée”, ajoute-t-il. Ansar Ali Naqvi a confié à Reporters sans frontières avoir reçu un appel menaçant d’Akber Saeedi, le porte parole d’ASWJ, dans la soirée du 31 janvier lui demandant d’interrompre la couverture par Geo News du procès de Pervez Musharraf pour diffuser sa propre réunion. Le journaliste a refusé, expliquant que le déroulement de la réunion apparaissait via les bandeaux d’informations en bas de l’écran. Considérant le refus de Ansar Ali Naqvi comme une offense, les leaders d'ASWJ ont publié son nom et son numéro de téléphone sur les réseaux sociaux, appelant à des représailles contre lui. Le journaliste a reçu des centaines de SMS le menaçant ainsi que sa famille. Quelques minutes plus tard, le directeur du bureau de Geo News à Karachi, a appris à Ansar Ali Naqvi que l'équipe journalistique présente sur les lieux de la réunion d'ASWJ avait été la cible de tirs et de fuir. -> Voir la vidéo du rassemblement Ansar Ali Naqvi a déposé une demande auprès des réseaux sociaux afin que informations personnelles publiées à son insu soient retirées. Le journaliste a déclaré : “Je pense avoir été pris pour cible en raison de ma profession de journaliste, mais aussi parce que je suis chiite” a déclaré Ansar Ali Naqvi. ASWJ est notamment connu au Pakistan pour son hostilité envers la communauté chiite. Le Pakistan occupe la 159 ème place sur 179 au classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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Mise à jour le 20.01.2016