Un journaliste tué sur le terrain au Yémen et dix autres disparus

RSF condamne la situation actuelle de la liberté de la presse au Yémen. Alors que le bilan des journalistes tués en couvrant le conflit s’alourdit, RSF apprend le transfert vers une destination inconnue des dix journalistes prisonniers des Houthis.

Le correspondant du site d’information Ma’reb Press, Abdallah ‘Azizan, a été tué le dimanche 29 mai alors qu’il couvrait les affrontements entre les rebelles houthis et les forces pro-gouvernementales dans la ville de Bayhan (province de Shabwah, à l’Est de Sanaa), selon la presse locale. Il aurait été touché par des tirs de snipers venant du côté houthi.


Par ailleurs, selon les familles des journalistes détenus par les rebelles houthis, dont les propos ont été relayés par la presse locale, les reporters ont été transférés de la prison de Habra vers une destination inconnue. Enlevés par les Houthis depuis près d’un an, ces journalistes avaient entamé une grève de la faim le 9 mai dernier.


“Reporters sans frontières dénonce la situation catastrophique de la liberté de la presse au Yémen,” déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient de l’organisation. “Devenus des cibles de toutes les parties au conflit, les journalistes ne peuvent couvrir cette guerre sans risquer leur vie. RSF réitère sa demande aux Houthis de libérer les journalistes détenus et rappelle la responsabilité de tous les acteurs du conflit dans la protection des civils en général, dont les journalistes.”


Il est devenu extrêmement difficile de couvrir et d’obtenir des informations fiables du Yémen, beaucoup de journalistes ayant fui le pays ou leur ville, ou choisi de ne plus exercer leur profession.


Selon le recensement de RSF, Abdallah ‘Azizan est le cinquième journaliste tué depuis le 1er janvier 2016 au Yémen, sachant que le précédent, Mohammed Al Yemeni, avait été tué le 21 mars dernier alors qu’il couvrait les affrontements dans la ville de Taiz. RSF rappelle que huit journalistes et collaborateurs des médias ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions en 2015.


Le Yémen figure à la 170ème place (sur 180) du Classement 2016 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

Publié le
Mise à jour le 31.05.2016