Un journaliste poursuivi pour des tweets jugés blasphématoires

L’Arabie Saoudite fait une nouvelle fois preuve de son implacable intolérance à l’égard de la liberté d’expression. Hamza Kashgari, 23 ans, journaliste saoudien du quotidien Al-Bilad, a été arrêté, le 9 février 2012, par les autorités de Malaisie, où il avait trouvé asile suite à de nombreuses menaces de morts, et extradé trois jours plus tard dans son pays d’origine pour trois tweets publiés à l’occasion de l’anniversaire du prophète Mahomet et jugés blasphématoires par les autorités saoudiennes. Il risque la peine de mort. Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude au sujet de la situation du jeune journaliste et demande sa libération immédiate. L’organisation dénonce une démarche judiciaire d’une incroyable violence et la complicité des autorités malaisiennes dans cette affaire. Nous ne pouvons que condamner la décision prise par le ministre de l’Information Abdul Aziz Khoja de littéralement bannir le journaliste de tous les médias saoudiens. L’expression d’une opinion personnelle d’un journaliste ne doit avoir aucune conséquence professionnelle. L'Arabie Saoudite fait partie des pays considérés par Reporters sans frontières comme des "Ennemis d'Internet". Le régime applique une censure implacable au Web, seul espace où, ces dernières années, s'est développée une certaine forme de liberté d'expression. L’organisation réaffirme son opposition à toute loi sur le blasphème, toujours abusive et attentatoire à la liberté d’expression. L'Arabie Saoudite est classée 158ème sur 179 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2011/2012 établi par Reporters sans frontières. La Malaisie se situe au 154ème rang.
Publié le
Updated on 20.01.2016