Un journaliste poursuivi pour avoir couvert une réunion réprimée par la police

Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités camerounaises d’abandonner les poursuites contre le directeur de la publication du journal Génération Libre, François Fogno Fotso. Arrêté le 15 septembre 2015, puis détenu arbitrairement pendant dix jours, il sera jugé le 28 octobre 2015 pour “rébellion simple” et “non respect aux injonctions des autorités”.

______ Le procès du journaliste François Fogno Fotso a été reporté au 23 novembre 2015. RSF demande l'abandon des charges retenues contre lui. __________ RSF a appris le 15 septembre dernier la garde à vue du journaliste et directeur de publication de l’hebdomadaire Génération Libre, François Fogno Fotso, dans les locaux de la police judiciaire de Yaoundé. Il avait été arrêté alors qu’il essayait de prendre des photos d’un atelier organisé par une ONG sur l’alternance démocratique, jugé illégal et violemment interrompu par la police. Le journaliste est accusé par les autorités de rébellion et de non-respect aux injonctions des autorités. Le journaliste François Fogno Fotso explique pour sa part avoir sorti son appareil pour prendre des photos des échauffourées opposant la police aux participants et organisateurs de l’atelier, sans y avoir pris part. “C’est alors que la meute de policiers s’est ruée sur moi, confisquant mon appareil et m’embarquant manu militari au poste,” explique-t-il à RSF. “Nous demandons l’abandon des charges qui pèsent contre le journaliste François Fogno Fotso, déclare Virginie Dangles, rédactrice en chef de RSF. Les autorités camerounaises doivent cesser leurs intimidations à l’encontre des journalistes”. A ce jour, seul le Conseil national de la communication (CNC), organe de régulation des médias au Cameroun, est habilité à sanctionner les journalistes en cas d’infractions. Mais depuis le début de l’année 2015, RSF dénombre plusieurs cas de journalistes malmenés par les forces de sécurité camerounaises. Ces attitudes portent gravement atteintes à la liberté de la presse dans le pays. Le Cameroun occupe la 133e place sur 180 au Classement 2015 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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Mise à jour le 20.01.2016