Un journaliste mexicain sous protection fédérale assassiné au Veracruz

Le journaliste Cándido Ríos Vázquez a été abattu en pleine rue le 22 août 2017 alors qu’il bénéficiait de mesures de protection depuis six mois. RSF dénonce un acte odieux et questionne sérieusement l’utilité des mécanismes de protection au Mexique.

Le journaliste mexicain Cándido Ríos Vázquez, correspondant du quotidien El Diario de Acayucán et fondateur du journal La Voz de Hueyapan, dans l’Etat du Veracruz, a été tué par balles le 22 août 2017 dans le quartier Juan Díaz Covarrubias de la municipalité de Hueyapan de Ocampo (sud de l’Etat de Veracruz).


Deux autres personnes ont été tuées pendant l’attaque, Víctor Antonio Alegría, ex-inspecteur de la police municipale de Acayucan, et un individu dont on ne connaît pas encore l’identité. Ils se trouvaient tous les trois devant un supermarché lorsqu’une camionnette s’est arrêtée devant eux et a ouvert le feu.


Cándido Ríos Vázquez bénéficiait de mesures de protection du mécanisme fédéral du Ministère de l’Intérieur (Segob) depuis mars 2017, information confirmée par le personnel du mécanisme à RSF. Le sous-secrétaire aux Droits de l’Homme de la Segob Roberto Campa Cifrián a déclaré que l'attaque n'était pas dirigée contre Cándido Ríos mais contre les hommes qui l'accompagnaient.


En 2001, Candido Ríos avait été arrêté, incarcéré et torturé et avait porté plainte à plusieurs reprises contre l’ancien maire de Hueyepan. Le Parquet Général du Veracruz avait par ailleurs ouvert une enquête en 2012 suite à des agressions dont Cándido Ríos avait été victime, selon les informations de la Commission en charge de la protection des journalistes du Veracruz (CEAPP).


Cette nouvelle tragédie confirme l’urgence pour les autorités fédérales de réformer le mécanisme de protection des journalistes, qui a une fois encore prouvé son inefficacité”, déclare Emmanuel Colombié, directeur du Bureau Amérique de RSF. Les enquêteurs doivent par ailleurs identifier au plus vite les responsables intellectuels de cette exécution, en privilégiant la piste professionnelle”.


Le Mexique est considéré comme un des pays les plus dangereux au monde pour la presse et le Veracruz est l'État le plus dangereux du pays: Cándido Ríos Vázquez est le 22ème journaliste assassiné au Veracruz depuis 2000.


Dans son rapport “Veracruz, les journalistes face à l’état de peur”, dévoilé le 2 février 2017 RSF revient en détail sur les défaillances des systèmes de protection au Mexique, et propose une série de recommandations détaillées pour améliorer la situation.


Le Mexique se situe à la 147e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2017.
Publié le
Updated on 24.08.2017