Un journaliste menacé de mort pour avoir rapporté une agression sexuelle

Reporters sans frontières est extrêmement inquiète des menaces de mort anonymes reçues par le journaliste du Daily Express, Noorul Wahab, depuis le 12 janvier 2014. “Nous exhortons les auteurs de ces menaces à cesser de harceler ce professionnel de l’information, qui n’a commis aucun crime mais a simplement effectué son travail. Nous appelons également les autorités de Charsadda et de Mardan à mettre en place un dispositif de sécurité adéquat dans les plus brefs délais, afin que les menaces de mort contre Noorul Wahab ne soient pas mises à exécution”, a déclaré l’organisation. “Nous considérons que les forces de l’ordre sont désormais informées de ces menaces. Compte tenu du passif catastrophique du pays en matière de lutte contre l’insécurité des professionnels des médias, les autorités ne pourront en aucun cas justifier de leur passivité dans cette affaire”, a mis en garde Reporters sans frontières. Les menaces de mort, émises par un numéro de téléphone afghan ont commencé à parvenir à Noorul Whab le 12 janvier dernier, suite à la publication, la veille, d’un article relatif à l’agression sexuelle d’une étudiante. “Tu seras mort dans trois jours” sont les mots employés par les auteurs de ces menaces. L’article de Noorul Wahab a été repris par le Daily Pakistan, Khabrain et la nouvelle de l’agression a été relayée sur la chaîne de télévision ARY News. Selon le journaliste, la couverture nationale de l’agression aurait placé les agresseurs de l’étudiante sous pression, les poussant aussi à contacter la famille de la victime pour tenter de négocier une solution en dehors de l’appareil judiciaire. Noorul Wahab a immédiatement rapporté ces menaces aux autorités de Charsadda et de Mardan. Il a reçu le soutien du club de la presse de Peshawar et de l’Union des journalistes de Khyber qui ont condamné de manière unanime les menaces contre leur confrère. Le Pakistan se situe à la 159ème position sur 179 selon le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières qui le classe parmi les pays les plus meurtriers pour les journalistes.
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Updated on 20.01.2016