Un journaliste marocain expulsé d'une conférence de presse sur le Sahara occidental

Le correspondant de l'agence marocaine MAP à Madrid a été expulsé par la force d'une conférence sur le statut problématique du Sahara occidental au Maroc. Reporters sans frontières s'étonne des méthodes répressives de la police espagnole à l'encontre d'un journaliste étranger.

Said Ida Hassan, correspondant de l'agence de presse d'Etat marocaine MAP, a été expulsé manu militari d'une conférence sur le Sahara occidental, le 21 avril au soir, au centre culturel Ateneo de Madrid. Le journaliste, ainsi qu'une dizaine de militants sahraouis de défense des droits de l'homme, se sont vu interdire l'accès à la salle et ont été conduits par la police espagnole à 100 mètres du lieu de la conférence. Un cordon de sécurité constitué de vigiles et de policiers en civil était chargé de filtrer les entrées. Contacté par Reporters sans frontières, Said Ida Hassan affirme que la police espagnole lui a déclaré qu'il n'était pas le « bienvenu » quand il a montré sa carte de presse. Elle a également vérifié si ses papiers d'identité étaient en règle. « Nous sommes surpris par l'attitude des forces de police espagnoles dans cette affaire. Nous ne comprenons pas pourquoi elles ont refusé l'accès à une conférence publique à un journaliste accrédité, parfaitement en règle. Ce type de traitement réservé à un correspondant étranger n'est pas acceptable et ne doit pas se répéter. Le responsable du centre culturel de Madrid et les autorités espagnoles doivent s'expliquer sur ces pratiques peu démocratiques », a déclaré Reporters sans frontières. Said Ida Hassan était venu couvrir une conférence publique sur l'avenir du Sahara occidental, région séparatiste en proie à un conflit depuis plusieurs années. Dahi Agaui, président de l'Association des portés disparus au Polisario, a accusé la police espagnole de chercher à cacher la vérité sur les exactions commises par ce mouvement armé indépendantiste, en empêchant le journaliste de la MAP de se rendre à la conférence. Contacté par Reporters sans frontières à plusieurs reprises, le centre culturel Ateneo de Madrid n'a pas souhaité faire de commentaire. Le Syndicat national de la presse marocaine (SNMP) a adressé une lettre de protestation au gouvernement espagnol contre les entraves faites au journaliste de la MAP. Le syndicat a dénoncé l'attitude discriminatoire des autorités espagnoles envers les journalistes de nationalité marocaine.
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Updated on 20.01.2016