Un journaliste libéré après 35 jours de détention

Reporters sans frontières se réjouit de la libération de Rigobert Kwakala Kash, directeur du bihebdomadaire Le Moniteur, le 16 février 2007 après 35 jours de détention au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK). Arrêté le 11 janvier, il avait été condamné à onze mois de prison ferme pour diffamation à l'encontre du gouverneur de la province du Bas-Congo. Rigobert Kwakala Kash a déclaré à l'organisation Journaliste en Danger (JED) avoir payé une caution de 30 000 francs congolais (environ 55 dollars) pour sa libération. ____________________________ 12.01.2007 Un gouverneur obtient la suspension d'un journal et l'incarcération de son directeur Reporters sans frontières proteste contre l'incarcération, le 11 janvier 2007, de Rigobert Kakwala Kash, directeur du bihebdomadaire privé Le Moniteur, et sa condamnation à onze mois de prison ferme pour avoir prétendument diffamé le gouverneur du Bas-Congo (Ouest). Le journaliste est le premier à être incarcéré depuis l'élection de Joseph Kabila à la présidence de la République. "En République démocratique du Congo, un journaliste peut être doublement puni pour la même affaire, pour peu que le plaignant soit un homme puissant et enclin à la vengeance. Ce n'est pas notre idée de la liberté d'expression. Cette affaire montre à quel point la loi congolaise est injuste et combien il est urgent de la réformer. En attendant que ce chantier indispensable soit ouvert par le nouveau gouvernement, Rigobert Kakwala Kash doit recouvrer sa liberté", a déclaré l'organisation. Rigobert Kwakala Kash a été arrêté à son domicile de Kinshasa, tôt le matin du 11 janvier, par cinq agents des services spéciaux de la police. Conduit dans un premier temps au quartier général de la Direction générale des renseignements et services spéciaux (DGRS), dit "Kin-Mazière", il a été plus tard transféré au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK). Une fois incarcéré, il a été informé de sa condamnation, le 6 janvier, par le tribunal de paix de Kinshasa/Kasa-Vubu, pour "diffamation", "injures publiques", "dénonciation calomnieuse" et "propagation de faux bruits" à l'encontre de Jacques Mbadu Situ, gouverneur du Bas-Congo. Lors d'une première audience, le 27 décembre, l'avocat du journaliste avait soulevé plusieurs questions sur le respect de la procédure. Il avait également porté l'affaire en appel devant le tribunal de grande instance. Le juge ayant prononcé sa condamnation n'a donc pas tenu compte du fait que, selon la loi congolaise, cet appel devait suspendre les débats. L'avocat du journaliste a interjeté appel et s'apprête à introduire une demande de liberté provisoire. La veille de son arrestation, la Haute Autorité des médias (HAM) avait suspendu Le Moniteur pour une période de six semaines, après avoir été saisie par le gouverneur pour la même affaire. Les 21 novembre, 4 et 27 décembre 2006, Le Moniteur avait publié plusieurs articles évoquant un prétendu décaissement de 45 millions de francs congolais (environ 80 000 euros) par le gouverneur du Bas-Congo pour payer les fonctionnaires de la province, en dépit des instructions contraires du ministère de l'Intérieur.
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Mise à jour le 20.01.2016