Un journaliste harcelé et menacé de mort après avoir mis en cause des fonctionnaires

Reporters sans frontières exprime son inquiétude concernant la situation de Juan Carlos Parada, collaborateur du quotidien régional Río Negro et de la station de radio FM Patagonia, à Chos Malal (province de Neuquén, Sud-Ouest), victime depuis mai 2008 de menaces de mort répétées. Celles-ci pourraient être liées à ses révélations concernant des affaires de corruption mettant en cause des fonctionnaires locaux ainsi que des abus policiers. “Juan Carlos Parada aurait-il survécu à un ultimatum d'assassinat lancé contre lui s'il n'avait pas été placé sous protection policière ? Cette lumière est nécessaire mais elle ne suffit pas. Les révélations qui pourraient être à l'origine de cette campagne de terreur contre le journaliste doivent être exploitées comme autant de pistes possibles dans l'enquête. Nous demandons aux autorités de confondre et de punir rapidement le ou les auteurs de ces menaces”, a déclaré Reporters sans frontières. Juan Carlos Parada a confié à l'organisation avoir, le 3 mai 2008, reçu trois appels à son domicile, l'avertissant notamment de renoncer à toute enquête à caractère politique, s'il ne voulait pas voir “le sang couler”. En juillet, il s'est vu intimer l'ordre d'arrêter ses activités professionnelles. Il a également été menacé de “payer” lors d'autres appels anonymes. Quelques jours auparavant, des annonceurs avaient, eux aussi, été victimes d'intimidations visant à la suspension de leur collaboration avec la radio employant le journaliste. La voiture de Juan Carlos Parada a ensuite été trafiquée et endommagée. Les menaces ont atteint leur paroxysme le 5 septembre, avec un ultimatum, fixant la date de l'assassinat de Juan Carlos Parada au 15 septembre. Le journaliste vit aujourd'hui sous protection de la police provinciale. Il dit être certain que son domicile est sous surveillance. Selon lui, un député venu discrètement lui rendre visite en témoignage de soutien a été menacé aussitôt après. Ses craintes portent également sur la sécurité de son épouse, employée de l'administration judiciaire, et de sa fille, mentionnées dans un appel anonyme. Juan Carlos Parada a été à l'origine de révélations sur des affaires de violences policières et d'irrégularités au sein de la justice locale et de la municipalité. Il avait notamment témoigné contre l'ancien directeur de la station LRA 52 Radio Nacional, mis en cause pour des faits de corruption. Le journaliste s'est dit convaincu de l'existence d'un lien entre ces dénonciations et et les menaces dont il est la cible. Juan Carlos Parada n'est pas le seul journaliste dans cette situation. Reporters sans frontières espère également que toute la lumière sera faite sur le récent attentat perpétré contre le domicile du correspondant de la chaîne latino-américaine Telesur, Edgardo Esteban, le 11 septembre 2008 à Buenos Aires (voir la brève du 12 septembre 2008), ainsi que sur les actes de sabotage contre la station LRA 29 Radio Nacional San Luis (dans le province du même nom, Ouest).
Publié le
Updated on 20.01.2016