Un journaliste grec détenu par l'armée

Yiannis Kanelakis, de la chaîne de télévision privée grecque Mega, ainsi que son technicien, Anestis Moutafis, ont été interpellés par l'armée le 7 octobre 2003 à Caykara, près de Trabzon (nord de la Turquie). "Nous vous demandons de faire libérer Yiannis Kanelakis et Anestis Moutafis dans les plus brefs délais", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé au ministre de l'Intérieur, Abdulkadir Aksu. "Nous vous demandons également de nous fournir des explications, ainsi qu'au consulat de Grèce, sur cette arrestation et sur ce qui est reproché aux journalistes", a-t-il ajouté. Reporters sans frontières a rappelé aux autorités turques leur engagement à respecter les exigences démocratiques de l'Union européenne en matière de liberté de la presse et, en particulier, à ne plus poursuivre abusivement les journalistes pour "offense à la Nation". Le journaliste réalisait un reportage sur les Pontiaques, population grecque vivant dans la région du Pontos, en Turquie. Il était accompagné par Stefanos Taximanidis, président de la Fédération des Pontiaques de Grèce, et de son assistant, Stathis Taxidis. Dénoncée par un habitant pour "propagande en faveur des Pontiaques", l'équipe a été arrêtée une première fois le 5 octobre par la police. Dans la soirée du 7 octobre, ces quatre personnes ont été interpellées par l'armée et placées en garde à vue. Stefanos Taximanidis et Stathis Taxidis ont été relâchés, tandis que les journalistes ont été maintenus en détention. Leurs cassettes et leurs documents ont été confisqués. Selon le consulat de Grèce en Turquie, les autorités entendent examiner les trois cassettes afin de vérifier qu'elles ne contiennent aucun élément "insultant" pour la Turquie.
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Mise à jour le 20.01.2016