Un journaliste et sa femme blessés par l'explosion d'une bombe à leur domicile

Reporters sans frontières exprime son effroi suite à l’attentat à la bombe dont ont été victimes Mashiyul Haque, correspondant du quotidien Dainik Samakal et président du Club de la presse de Kalia (sud-ouest de Dacca), et son épouse, Reena Parvin, dans la nuit du 10 juillet 2011, à 3 heures du matin, dans leur résidence à Kalabaria. Grièvement blessés, ils ont été admis au centre médical de Dacca. Leurs deux enfants, âgés de quatre et six ans, également présents au moment des faits, ont miraculeusement échappé à la déflagration. “Nous exprimons notre soutien à Mashiyul et à son épouse. Compte tenu des attaques répétées dont sont victimes les journalistes depuis plusieurs semaines, les autorités doivent envisager avec sérieux la piste professionnelle. Une agression d'un tel niveau de violence ne peut rester impunie. Nous appelons les autorités à assurer la sécurité de la famille du journaliste et à mener une enquête approfondie afin d’identifier les responsables et de les traduire en justice”, a déclaré l’organisation. Mashiyul Haque, auteur d’articles sur l’impunité et la protection dont bénéficient des membres du crime organisé auprès de personnalités politiques et de l’administration locale, a déclaré avoir vu deux ou trois individus s’enfuir de sa maison après avoir lancé un explosif par la fenêtre de sa chambre. Le journaliste a également affirmé que ses agresseurs avaient tiré des coups de feu. Le chef de la police de Naraghati, Sarowar Hossain, a lancé une enquête. A ce jour, aucun suspect n’a été appréhendé. Le Bangladesh, qui figure au 126e rang sur 178 dans le classement mondial de la liberté de la presse, connaît un regain de violences en direction des professionnels des médias. En un mois, dix journalistes ont été victimes d’agressions. Certaines de ces attaques sont liées à la nouvelle flambée de violences politiques qui traverse le pays depuis le mois de juin 2011. Le 5 juin dernier, dans la ville de Comilla (sud-est de Dhaka), cinq journalistes avaient été blessés, et plusieurs d’entre eux admis à l’hôpital, suite aux violences perpétrées par des militants politiques lors de manifestations organisées par le principal parti d'opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), pour dénoncer les modifications récentes apportées par le gouvernement à la Constitution. Le 3 juin dernier, des employés d’une entreprise de rénovation à Kushtia (Ouest), avaient attaqué et blessé quatre journalistes.
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Mise à jour le 20.01.2016