Un journaliste érythréen autorisé à entrer sur le territoire après 20 jours en zone d'attente

Le 20 juillet 2005, Daniel Atsbaha Gebremedhin, reporter-photographe érythréen, a été autorisé à quitter la zone d'attente de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle après y avoir été retenu pendant vingt jours. Cette décision est intervenue suite à la demande faite à la France par la Cour européenne des droits de l'homme, saisie par l'avocat du journaliste, de suspendre sa décision d'expulsion au moins jusqu'au 30 août. M. Gebremedhin a ainsi pu déposer une nouvelle demande d'asile auprès des services de la préfecture de police de Paris. Reporters sans frontières soutiendra les démarches de demande d'asile de M. Gebremedhin auprès de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides afin qu'il puisse obtenir le statut de réfugié. --------------------------------------------------------- 9.07.2005 Un journaliste érythréen pourrait être expulsé à tout moment malgré les risques liés à son retour au pays Reporters sans frontières dénonce la décision des autorités françaises de renvoyer dans son pays le journaliste érythréen Gaberamadhien Asebaha, aujourd'hui gardé en zone d'attente à Roissy. "Renvoyer ce journaliste chez lui, c'est l'exposer à coup sûr à des représailles sévères. Au mieux, il risque la prison. Au pire, son nom pourrait s'ajouter à la longue liste des personnes portées disparues en Erythrée et dont plus personne n'entendra jamais parler, a déclaré Reporters sans frontières. Il est du devoir des autorités françaises, et notamment du ministère de l'Intérieur, de protéger cette personne qui a demandé l'asile politique en France. Il ne s'agit pas d'un cas d'immigration économique. Gaberamadhien Asebaha risque réellement sa vie s'il devait remettre les pieds un jour en Erythrée." En Erythrée, depuis septembre 2001, la presse privée n'existe plus. Les principaux animateurs des journaux indépendants ou d'opposition ont été arrêtés. Les autres ont fui le pays. Aujourd'hui, seule la presse officielle est tolérée. Au moins treize journalistes croupissent toujours en prison, pour la plupart depuis près de quatre ans. Leurs familles ne savent même pas où ils se trouvent. Personne ne peut leur rendre visite et personne ne connaît leurs conditions de détention. Gaberamadhien Asebaha fait partie de ces journalistes qui ont fui leur pays pour échapper à cette terrible répression. Reporter-photographe, il a notamment collaboré au magazine Keste Debenat. Il a déjà passé plusieurs mois dans le camp de détention de Zara, en 2000. Interpellé à son arrivée à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle le 1er juillet, il est aujourd'hui gardé en zone d'attente. Le ministère de l'Intérieur et un juge ont rejeté sa demande d'asile politique. Selon son avocat, il risque d'être expulsé d'un moment à l'autre.
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Updated on 20.01.2016