Un journaliste environnementaliste assassiné: “la piste professionnelle doit être privilégiée”

Le journaliste environnementaliste Hang Serei Oudom, qui travaillait pour le bi-hedomadaire Vorakchun Khmer Daily, a été retrouvé assassiné le 11 septembre 2012, au nord de la province de Ratanakiri (nord-est du Cambodge). Reporters sans frontières exprime ses plus sincères condoléances à la famille, aux proches et aux collègues de Hang Serei Oudom. L’organisation appelle les autorités cambodgiennes à mener une enquête approfondie sur cet assassinat. Elles doivent privilégier la piste professionnelle, qui apparaît d’ores et déjà comme étant la plus probable. Le 6 septembre 2012, Hang Serei Oudom a écrit son dernier article sur le site du journal Vorakchun Khmer Daily, dans lequel il mettait en cause un officier de l’armée. Celui-ci se serait livré à du trafic de bois en utilisant des véhicules militaires. Il aurait pratiqué l'extorsion de fonds des vendeurs de bois légaux de la région. Dans les jours qui ont précédé son assassinat, ses collègues craignaient pour sa sécurité et l’avaient mis en garde. Le journaliste a été vu pour la dernière fois le 9 septembre 2012, au moment de quitter son domicile. Le corps de Hang Serei Oudom a été retrouvé dans le coffre de sa voiture abandonnée dans une plantation de noix de cajou. Selon la police, le journaliste serait décédé après avoir reçu plusieurs coups de hache à la tête. Hang Serei Oudom exposait, par ses révélations, des personnalités riches et influentes du pays, parmi eux des hommes d’affaires et des responsables de la province de Ratanakiri dans des affaires de trafic de bois de luxe. Ses articles, parus dans Vorakchun Khmer Daily, dénonçaient régulièrement des affaires liées à la déforestation illégale. Les journalistes, blogueurs et cyber-activistes dénonçant les violations environnementales, et en particulier la déforestation, sont fréquemment pris pour cible par les personnes qu’elles tentent d’exposer. Le cyber-activiste et environnementaliste, Chut Wutty, avait été tué par un policier alors qu’il accompagnait deux journalistes du Cambodia Daily sur des zones forestières protégées, le 26 avril 2012. Le Cambodge figure à la 117ème place, sur 179 pays, dans le classement mondial 2011-2012 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières
Publié le
Updated on 20.01.2016