Un journaliste détenu depuis plus d'un mois sans avoir été jugé

Reporters sans frontières proteste contre la détention de Bamporiki Chamira, journaliste au quotidien La Tempête des Tropiques, dans un cachot des services de renseignements depuis plus d'un mois. "Nous souhaitons être informés au plus vite des raisons de la détention de ce journaliste", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans une lettre adressée au président de la République, Joseph Kabila. L'organisation a demandé que le journaliste puisse bénéficier de la présomption d'innocence et d'un procès équitable. Quelles que soient les raisons pour lesquelles le journaliste est emprisonné, l'Agence nationale de renseignements (ANR) n'a pas tenu compte de la procédure légale. En effet, selon la loi congolaise, le délai de garde à vue est de 48 heures à l'expiration desquelles l'accusé doit être relâché ou présenté à un juge. "Rien ne justifie cette détention prolongée illégale", a ajouté M. Ménard. Bamporiki Chamira est emprisonné dans des conditions difficiles, depuis le 14 février 2003, dans un cachot de l'ANR à Kinshasa. Personne n'a pu le rencontrer depuis son incarcération. Les policiers de garde ont affirmé à sa femme qu'il était souffrant. Le fils aîné du journaliste serait également détenu. Selon des officiels de l'ANR, on reprocherait à la famille d'être mêlée à des "activités subversives". Lors de la perquisition au domicile du journaliste, des "documents accablants" auraient été découverts. Reporters sans frontières et l'organisation locale de défense de la liberté de la presse, Journaliste en Danger, avaient envoyé une lettre, le 28 février, à Didier Kazadi Nyembwe, administrateur général de l'ANR, afin d'être autorisés à rendre visite à Bamporiki Chamira. Cette requête est demeurée sans réponse.
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Updated on 20.01.2016