Un journaliste détenu au secret depuis une semaine au Soudan du Sud

Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’arrestation arbitraire, il y a maintenant une semaine, du journaliste sud-soudanais Adil Faris Mayat. L’organisation appelle à sa libération immédiate.

Adil Faris Mayat, directeur de la SSBC, télévision d’Etat du Soudan du Sud, vient de passer un 7e jour de détention au secret, sans que sa famille ou son avocat n’aient pu lui parler ou simplement avoir des nouvelles de son état de santé et des conditions de sa détention. Aucune charge n’a été prononcée contre lui depuis son arrestation le 10 juillet 2017 par des agents du service national de sécurité.


La veille, alors que le pays célébrait le 6e anniversaire de son indépendance, la télévision dont il est le directeur, n’est pas parvenue, pour des raisons techniques selon Adil Faris Mayat, à diffuser en direct le discours de Salva Kiir - le président de la République et par ailleurs prédateur de la presse depuis 2011 selon RSF.


“RSF appelle à la libération immédiate du journaliste, déclare Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de l’organisation. Ces mesures arbitraires perpétrées régulièrement par les services de sécurité et l’impunité qui les accompagnent sonnent le glas de la presse libre au Soudan du Sud et freinent le retour à la paix et la réconciliation nationale.”


Depuis la reprise du conflit en 2013, le Soudan du Sud, qui a acquis son indépendance en 2011, souffre d’une grave crise politique et sécuritaire dans laquelle les journalistes n’ont pas été épargnés. Détentions arbitraires, torture, harcèlement, suspensions et confiscations de journaux constituent le quotidien des professionnels de l’information, souvent forcés à l’auto-censure ou à l’exil.


Le Soudan du Sud a perdu 20 places depuis l’année 2015 dans le Classement mondial 2017 de la liberté de l’information établi par RSF et occupe désormais la 145e place sur 180 pays.


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Publié le
Updated on 18.07.2017