Un journaliste dénonce des poursuites abusives

Sobirjon Ergaashevv, correspondant du journal Inson va Qonun à Toy-Tepa (près de Tachkent), a comparu, le 26 juillet 2002, devant le tribunal local pour "extorsion de fonds". Le journaliste ainsi que plusieurs organisations locales de défense des droits de l'homme dénoncent des poursuites abusives visant à le sanctionner pour une série d'articles sur les malversations de responsables locaux. Reporters sans frontières est intervenue auprès du procureur général d'Ouzbékistan, Kadyrov Rachid Hamidovich, dans un courrier envoyé le 26 juillet. "Dans cette affaire, les suspicions de partialité des autorités locales sont grandes. Le journaliste venait de les mettre directement en cause. Nous vous demandons de diligenter une nouvelle enquête pour vérifier la réalité des faits reprochés au journaliste", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Compte tenu de l'aggravation continue du climat d'intimidation à l'égard de la presse indépendante en Ouzbékistan, nous serons, dans tous les cas, très attentifs à l'attitude des autorités dans cette affaire", a ajouté M. Ménard. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Sobirjon Ergaashevv, correspondant à Toy-Tepa du journal Inson va Qonun, publication spécialisée dans les affaires de droit et relevant du ministère de la Justice, avait dénoncé, dans une série d'articles, les malversations des autorités locales en charge de la répartition des terres agricoles. Les poursuites contre le journaliste ont été intentées par ces mêmes autorités, qui l'accusent d'avoir extorqué une somme de 500 000 soms (400 euros environ) à plusieurs fermiers. Reporters sans frontières rappelle que l'information indépendante est régulièrement réprimée en Ouzbékistan. Aucun commentaire ne peut être fait dans la presse sur l'existence d'une opposition, la criminalité, la corruption ou les différentes questions relatives au respect des libertés, des droits individuels et des minorités. L'emprisonnement, les agressions et les pressions sur les familles sont utilisés par les services d'Etat à l'encontre des journalistes qui enfreignent cette interdiction de fait.
Publié le
Updated on 20.01.2016