Un journaliste condamné à une peine de prison et un hebdomadaire censuré

Ces dernières semaines, Mohamed Ould El Kory, directeur de publication de l'hebdomadaire arabophone Inimich, a été condamné à une peine de prison et l'hebdomadaire arabophone Raya a été censuré. Reporters sans frontières, qui proteste contre cette condamnation rappelle que, dans un document du 18 janvier 2000, Abid Hussain, le rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, a demandé "à tous les gouvernements de veiller à ce que les délits de presse ne soient plus passibles de peines d'emprisonnement, sauf pour des délits tels que les commentaires racistes ou discriminatoires ou les appels à la violence (…) l'emprisonnement en tant que condamnation de l'expression pacifique d'une opinion constitue une violation grave des droits de l'homme". L'organisation demande, par ailleurs, aux autorités mauritaniennes de revenir sur la saisie de Raya. En 2002, les autorités ont censuré à sept reprises la presse mauritanienne. Le 20 novembre 2002, Mohamed Ould Elkory, directeur de publication de Inimich, a été condamné à sept jours de prison et à une amende de 600 euros. Bechir Ould Moulaye Elhacen, un homme d'affaires mauritanien, avait porté plainte contre lui pour "diffamation et outrage". L'avocat de Mohamed Ould Elkory a fait appel. Son affaire sera tranchée par la cour d'appel dans la semaine du 23 décembre. Cette condamnation est une première dans l'histoire de la jeune presse indépendante. Le 17 décembre 2002, les exemplaires du numéro 97 de l'hebdomadaire Raya ont été saisis en vertu de l'article 11 de la loi sur la presse datée de 1991. Selon ce texte, le ministère de l'Intérieur peut, par arrêté, "interdire la circulation, la distribution ou la vente de journaux (…) qui portent atteinte à la crédibilité de l'Etat". Dans ce cas, le ministère n'est pas tenu de justifier sa décision et il lui suffit de transmettre au journal et à l'imprimerie une "notification" écrite. La raison de cette censure serait un article sur la visite secrète de l'ambassadeur d'Israël en Mauritanie dans la ville de Nouadhibou (ouest du pays) où séjourne un responsable palestinien qui a obtenu l'asile dans le pays.
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Mise à jour le 20.01.2016