Un journaliste condamné pour 'falsification' du Coran

Le samedi 16 janvier, le tribunal de Sanaa en charge de juger les affaires de presse et de publications a condamné le journaliste Moaz Ashhabi à un an de prison ferme et à un an d’interdiction d’exercer sa profession pour “falsification du Coran”, suite à la publication, le 7 octobre 2009, d’une tribune dans l’hebdomadaire Al-Thaqafa (La Culture). Le journaliste a été transféré le 17 janvier à la prison centrale de Sanaa. Le directeur de publication du journal, Ahmed Al-Maghlas, a été condamné à trois de prison avec sursis. « Cette peine est extrêmement lourde, alors même que le journaliste avait officiellement demandé pardon au cours de l’enquête et devant les juges. Jugé par ce tribunal d’exception, Moaz Ashhabi a été immédiatement incarcéré. Il ne peut faire appel. Cette condamnation constitue une nouvelle violation de la liberté de la presse au Yémen, où les autorités condamnent les journalistes à tour de bras », s’est inquiétée Reporters sans frontières Le 7 octobre 2009, Moaz Ashhabi avait écrit un article intitulé « Ils ont corrigé le Coran », publié dans le numéro 503 de l’hebdomadaire Al-Thaqafa (édité par la fondation Al-Jumhurriya, La République), faisant référence aux débats sur la vocalisation du Coran qui agitent les milieux religieux du Yémen. Trois députés, Mohammed Nasser Al-Hazimi, Aref Al-Sabri et Mohammed Al-Sadeq, avaient répondu à cette tribune par un article dans le numéro suivant de Al-Thaqafa. Ils ont par la suite porté plainte contre le journaliste pour “falsification du Coran”. Moaz Ashhabi a déclaré avoir présenté ses excuses à plusieurs reprises au cours de la procédure judiciaire : auprès des interrogateurs, puis auprès des juges du tribunal en charge de juger les affaires de presse et de publications. Moaz Ashhabi est le neuvième journaliste et net-citoyen détenu au Yémen. Par ailleurs, cette condamnation est intervenue le jour de l’annonce du verdict pour la journaliste Anissah Othman.
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Mise à jour le 20.01.2016