Un journaliste britannique free-lance tué en zone de conflit

Roderick John Scott, jeune cameraman free-lance de nationalité britannique, a trouvé la mort en Ingouchie, au cours d'un échange de tirs entre un groupe de combattants tchétchènes et l'armée russe. Reporters sans frontières salue le courage dont a il fait preuve en étant l'un des seuls journalistes indépendants à couvrir le conflit tchétchène, mais déplore les conditions dans lesquelles travaillent la plupart des journalistes free-lance.

Le 26 septembre 2002, Roderick John Scott, jeune cameraman free-lance de nationalité britannique, a trouvé la mort en Ingouchie (République du Caucase voisine de la Tchétchénie), au cours d'un échange de tirs entre un groupe de combattants tchétchènes et l'armée russe. Son corps a été découvert par les forces russes parmi les rebelles tchétchènes tués dans le village de Galachki. Roderick Scott suivait un groupe de combattants tchétchènes dans les Gorges de Pankissi, en Géorgie, et devait les accompagner jusqu'en Tchétchénie. Un étudiant géorgien qui servait d'interprète au journaliste aurait également été retrouvé mort au même endroit. Roderick Scott couvrait à son propre compte, depuis plusieurs années, le conflit en Tchétchénie et travaillait régulièrement pour l'agence de presse Frontline TV. Selon le directeur de l'agence, Vaughan Smith, Roderick Scott était un "jeune journaliste courageux", qui pensait que la guerre en Tchétchénie n'était pas correctement couverte par la presse occidentale. "Il était conscient des risques qu'il prenait et savait que cela en valait la peine." Reporters sans frontières salue le courage dont a fait preuve Roderick Scott en étant l'un des seuls journalistes indépendants à couvrir le conflit tchétchène, mais déplore les conditions dans lesquelles travaillent la plupart des journalistes free-lance. L'organisation appelle une nouvelle fois les directeurs de rédaction à adopter la charte sur la sécurité des journalistes en zone de conflit ou de tension et à en suivre les principes. Bien que le risque zéro n'existe pas en zone de guerre, cette charte dégage un certain nombre de propositions utiles autour des huit principes suivants : engagement des médias, des pouvoirs publics et des journalistes à rechercher systématiquement les moyens de mesurer et de limiter les risques encourus, départ du journaliste de son plein gré, expérience de terrain, préparation préalable, équipement adéquat, assurance couvrant la maladie, le rapatriement, l'invalidité et le décès, soutien psychologique et protection juridique du reporter. Consciente des moyens limités dont disposent le plus souvent les journalistes free-lance, Reporters sans frontières propose une convention d'assurance du groupe IPS Bellini-Gutenberg, à un tarif très abordable. Les photo-reporters, journalistes et pigistes indépendants sont ainsi couverts par une assurance lorsqu'ils sont en mission professionnelle à l'étranger ou en France pour une durée maximale de 90 jours consécutifs. Les garanties sont déclinées sous la forme de 3 options : l'option 1 (3 € par jour) permet de bénéficier d'une garantie assistance. Les options 2 et 3 (6 € et 7,5 € par jour) permettent de bénéficier d'une garantie assistance et d'un capital en cas de décès accidentel ou d'invalidité résultant d'un accident survenu pendant la mission. Le montant des capitaux est plus important dans l'option 3. La charte de sécurité et la convention d'assurance sont consultables sur le site www.rsf.org .
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Mise à jour le 20.01.2016