Un journaliste-blogueur licencié pour avoir critiqué le régime soviétique

Reporters sans frontières condamne le licenciement, le 25 août 2009, du journaliste Huy Duc, collaborateur du quotidien gouvernemental Sai Gon Tiep Thi, pour avoir publié sur son blog des critiques sur l’ancienne Union soviétique à l’époque de la guerre froide. "Reporters sans frontières condamne une décision arbitraire et idéologique n’ayant d’autre objectif que d’étendre la censure déjà exercée sur la totalité de la presse officielle", a déclaré l’organisation. "Nous espérons que les sites d’information en ligne continueront de faire preuve de la vitalité et de la liberté de ton qui les caractérisent et que leur esprit de résistance ne sera pas entamé", a poursuivi Reporters sans frontières. L’un des responsables éditoriaux du journal, Tran Cong Khanh, a clairement expliqué que le renvoi faisait suite à cette publication en ligne. Huy Duc a confirmé sur son blog son licenciement et a déclaré ne pas vouloir abandonner le journalisme, ayant plusieurs fois fait face à ce genre de situation. Dans un article publié le 23 août 2009 sur son blog ( http://www.blogosin.org/ ), le journaliste avait qualifié le mur de Berlin de "Mur de l’ignominie", dénonçant les "purges" commises en Allemagne de l’Est par l’ex-Union soviétique, décrite comme "une force d’occupation (…) qui privait l’homme de ses droits fondamentaux". Le journaliste est un blogueur Vietnamien très populaire parmi les internautes. Ses articles traitent de sujets très sensibles, avec une liberté de ton extrêmement rare chez un journaliste de presse officielle. Ce licenciement s’inscrit indéniablement dans une campagne en vue de resserrer le contrôle sur la presse en ligne et les blogs qui critiquent le gouvernement. En effet, même si Tran Cong Khanh nie toute pression gouvernementale, la Commission de la propagande et de l’éducation du parti communiste s’était plainte d’une centaine d’articles publiés en ligne et dans le journal Sai Gon Tiep Thi. Reporters sans frontières rappelle que la République socialiste du Viêt-Nam fait partie des douze ennemis d’Internet et est situé à la 168e place sur 173, dans le classement mondial 2008 de la liberté de la presse établi par l’organisation.
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Updated on 20.01.2016