Un journaliste blessé par balles pendant les élections, Reporters sans frontières appelle les autorités au calme et à la retenue

Julius Odeke, journaliste freelance qui couvrait les élections générales pour le magazine Red Pepper et le journal Razer, a été blessé d'une balle dans le genou le 18 février 2011. Des gardes du corps de Beatrice Wabudeya, ministre chargée de la Présidence, lui ont tiré dessus à bout portant. Reporters sans frontières est choquée par l'usage d'une telle violence à l'encontre d'un journaliste. Cet acte est d'autant plus inqualifiable que ses auteurs travaillent pour un représentant du gouvernement. L'organisation appelle les autorités ougandaises à les traduire en justice et à veiller à ce que les journalistes puissent exercer leur métier librement pendant cette période électorale cruciale pour le pays. "Nous sommes outrés par ce geste aussi violent qu'irraisonné. Béatrice Wabudeya, haut représentant de l'Etat, en porte tout autant la responsabilité que ses gardes du corps. Elle doit en assumer les conséquences. Les autorités doivent assurer la sécurité de l'ensemble des citoyens et être les garants de l'ordre public. Les journalistes doivent pouvoir exercer leur profession sans que leur vie soit mise en danger par des comportements intempestifs et irrationnels", a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Julius Odeke se trouvait dans l'est du pays pour couvrir le scrutin. Alors qu'il photographiait Béatrice Wabudeya et les bureaux de vote, peu après une altercation entre les partisans de la ministre et ceux de son rival pour le siège parlementaire de Bidadiri, Nandaala Mafabi, les gardes du corps de la ministre lui ont tiré dessus. En 2010, deux journalistes ougandais ont été sauvagement assassinés de même qu'un militant des droits des homosexuels en janvier 2011 . Photo : AFP
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Mise à jour le 20.01.2016