Un journaliste assassiné à son domicile à Mossoul

Lire en arabe / بالعربية Reporters sans frontières a appris avec effroi l’assassinat, le 30 juillet 2012, de Ghazwan Anas, présentateur pour la chaîne locale Sama Mossoul. “L’organisation présente ses condoléances attristées à sa famille et à ses proches, et demande aux autorités d’ouvrir une enquête pour faire toute la lumière sur ce drame. Ce meurtre odieux ne doit pas rester impuni, les responsables de cette tuerie doivent être jugés et condamnés. Le sang des journalistes a trop coulé dans ce pays, un signal fort doit être envoyé aux prédateurs de la presse”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 30 juillet, Ghazwan Anas, âgé de 27 ans, a été froidement abattu à son domicile, situé dans le quartier de Soumar, au sud-est de Mossoul (nord du pays). Alors que le journaliste rompait le jeûne du Ramadan entouré de sa famille, quatres hommes armés ont fait irruption chez lui et ont ouvert le feu à plusieurs reprises. Ghazwan Anas a été tué sur le coup. Criblée de quatre balles, sa femme est actuellement dans le coma. Sa mère a elle aussi été grièvement blessée et son fils de quatre mois a une balle logée dans la jambe. Toute la famille a été directement transférée dans un hôpital de Mossoul. Ghazwan Anas présentait des programmes de divertissement et d’actualité sportive sur cette chaîne locale, Sama Mossoul, qui émettait depuis l’année 2011. Le présentateur abordait aussi des sujets polémiques, sous couvert de ces programmes de divertissement. Athil Al-Najafi, propriétaire de la chaîne, est également gouverneur de la province de Ninawa dans la région autonome du Kurdistan (région nord-ouest). On peut craindre que cet attentat soit le résultat d’un règlement de compte politique, ultime signal envoyé à l’ensemble des journalistes. L’Irak et tout particulièrement les provinces de Mossoul et de Salahaddin, demeurent des terrains extrêmement dangereux pour la profession. Trop souvent pris pour cible par des groupes armés, affiliés à des hommes politiques locaux ou à des organisations criminelles, les professionnels des médias sont victimes d’attaques continuelles. Ghazwan Anas est le deuxième journaliste tué en Irak. Son meurtre fait suite à l’attentat à l’explosif qui avait coûté la vie au présentateur de la chaîne Salahaddin TV, Kamiran Salaheddin, dans le centre-ville de Tikrit (170 km au nord de Bagdad), le 2 avril dernier. L’Irak se positionne en à la 152e place sur 179 du classement mondial de la liberté de la presse 2011/2012. Pour plus d’informations, consultez la fiche sur ce pays.
Publié le
Updated on 20.01.2016