Un journaliste assassiné, le deuxième depuis le début de l’année

Reporters sans frontières est choquée par le meurtre d’Aldion Layao, figure politique locale et journaliste de Super Radyo et dxRP, abattu par des motards non identifiés dans la municipalité de Davao sur l’île de Mindanao (sud du pays), le soir du 8 avril 2012. “Nous apprécions la réactivité de la police locale face à l’assassinat d’Aldion Layao. L’insécurité qui touche les médias philippins demeure cependant dramatique et requiert la mise en place d’un véritable plan de protection des journalistes par le gouvernement. Même si Aldion Layao assumait des fonctions politiques locales, les autorités ne doivent pas écarter la piste journalistique dans cet assassinat”, a déclaré Reporters sans frontières. Aldion Layao, 34 ans, a été abattu alors qu’il rentrait à son domicile dans le village de Lacson (district de Calinan), le 8 avril vers neuf heures et demi du soir, à bord de sa voiture. Deux hommes à moto ont approché le véhicule et ont tiré à trois reprises sur le journaliste. Touché au cou, il a été conduit à l'hôpital Robillo dans la ville de Davao, où il a été déclaré mort peu après son arrivée. La police locale, qui a créé une unité spéciale chargée d'enquêter sur le meurtre, aurait retrouvé sur la scène du crime trois douilles provenant d’une arme de calibre 45. Selon le témoignage d’un des passagers, les assaillants roulaient sur une moto rouge Honda XRM, sans plaque d’immatriculation, et avaient la tête couverte d’une veste grise. D’après la National Union of Journalists of the Philippines (NUJP), le directeur de la police Ronald Dela Rosa aurait déclaré que l’engagement politique de Layao constitue la première piste d’investigation, mais d’autres mobiles pour le meurtre ne sont pas écartés. Aldion Layao, qui avant son entrée en politique en 2010 en tant que “maire”, travaillait pour GMA Super Radyo, avait eu dans le passé des querelles avec des membres du conseil du district. Les Philippines, théâtre du premier meurtre de journaliste en 2012 en Asie, demeure un des pays les plus dangereux pour les professionnels des médias, et se situe à la 140ème place, sur 179 pays recensés, dans le classement mondial de la liberté de la presse 2011-2012 de Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on 20.01.2016