Un journaliste assassiné après avoir reçu des menaces

Reporters sans frontières condamne le meurtre de Faisal Qureshi, rédacteur pour le journal en ligne The London Post, retrouvé mort le 7 octobre 2011 à Lahore. Selon son frère, Faisal Qureshi aurait reçu des menaces de mort peu de temps avant son meurtre. "Nous sommes profondément choqués par ce meurtre. Nous présentons nos condoléances à la famille et aux amis du journaliste. Compte tenu des informations obtenues, la police de Lahore doit mener une enquête approfondie et ne pas négliger l'existence probable de menaces", a déclaré l'organisation. "Le gouvernement pakistanais ne peut pas continuer à rester passif face aux attaques répétées contre les professionnels des médias, qui sont la cible de nombreux groupes et d'organisations, dont certains sont proches du pouvoir. Depuis le début de l'année, extrémistes religieux, taliban, séparatistes, agences de sécurité, armée, police et mouvements politiques, menacent, agressent, kidnappent, torturent et assassinent des professionnels des médias. A cause de l'extrême insécurité, le pays est en passe de devenir une zone de non droit pour la presse", a ajouté Reporters sans frontières. Le 7 octobre à 2 heures du matin, le corps de Faisal Qureshi, 31 ans, a été découvert par la police, qui avait remarqué des traces de sang devant la maison du journaliste. Selon le rapport de police, la victime a été égorgée. Son corps présentait des signes de torture. Le frère du journaliste, Shahid Qureshi, qui vit à Londres, a déclaré que les tueurs avaient emporté l'ordinateur portable et le téléphone du journaliste. Shahid Qureshi, qui écrit également pour The London Post, a ajouté que son frère et lui avaient "reçu des menaces de mort" d'individus affirmant appartenir au Muttahida Qaumi Movement (MQM), un mouvement politique ethnique basé à Karachi. The London Post a publié un certain nombre d'articles sur le MQM et son responsable, Altaf Hussain. Le MQM avait été accusé de l'assassinat du reporter de Geo News TV, Wali Khan Babar (lien), le 13 janvier 2011, à Karachi. Le mouvement avait nié toute implication dans ce meurtre. La communauté des journalistes a qualifié le crime d'"assassinat ciblé". Azam Chaudhry, secrétaire du Club de la presse de Lahore, a déclaré que le meurtre de Faisal Qreshi perpétuait le climat de violence contre les médias au Pakistan. "Une commission judiciaire devrait être constituée pour enquêter sur l'homicide du journaliste," a affirmé le secrétaire du Club de la presse. Le Pakistan est le pays le plus meurtrier au monde pour les professionnels des médias en 2011 (lien). Depuis le début de l'année, au moins huit journalistes ont été tués en raison de leur activité professionnelle.
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Mise à jour le 20.01.2016