Un journaliste arrêté dans l'Etat du Tamil Nadu

Krishna Kumar, un journaliste du bihebdomadaire en tamoul Nakeeran, a été arrêté le 29 janvier 2003 par la police du Tamil Nadu (sud de l'Inde). Il est accusé de complicité de meurtre, alors que sa rédaction dénonce un harcèlement. Reporters sans frontières s'interroge sur les réels motifs de cette arrestation, qui intervient cinq ans après les faits, et s'inscrit dans une série de pressions exercées à l'encontre du directeur et des journalistes de Nakeeran. L'organisation a demandé Selvi J. Jayalalithaa, chef du gouvernement du Tamil Nadu, de fournir des preuves précises de l'implication du journaliste dans cette affaire de meurtre. S'il n'existe pas d'éléments matériels, l'organisation exige la libération immédiate du journaliste. Dans la matinée du 29 janvier, M. Makaran, mieux connu sous le nom de Krishna Kumar, a été interpellé à son domicile de Coimbatore par un officier du Département d'Investigation Criminelle (CID). Il est accusé de complicité dans le meurtre d'une jeune fille. Le correspondant de Nakeeran aurait été malmené par la police lors de son interrogatoire. Le CID tenterait d'établir des liens de complicité entre lui et Veerappan, le plus célèbre des bandits indiens, et cherche également à impliquer le rédacteur en chef du journal, R.R. Gopal, dans cette affaire. Depuis plusieurs années, la police, et notamment le CID, est incapable d'arrêter le bandit Veerappan et son gang qui sévissent notamment dans le Tamil Nadu. Ce n'est pas la première fois que les journalistes de Nakeeran sont inquiétés par la police. Depuis novembre 2001, le journaliste Sivasubramanian est emprisonné dans l'Etat voisin du Karnataka pour complicité avec la bande de Veerappan. Le directeur du journal l'a toujours défendu en affirmant que cette arrestation était due à ses articles sur des exactions commises par les forces spéciales de l'Etat durant la traque de Veerappan. Depuis décembre 2002, les pressions sur la rédaction de Nakeeran se sont intensifiées, suite à la publication d'un livre mettant en cause R.R. Gopal, écrit par l'ancien directeur général de la police de l'Etat de Karnataka. A plusieurs reprises, le rédacteur en chef de Nakeeran a dénoncé le harcèlement dont est victime l'ensemble de sa rédaction. Les autorités ne supportent pas les contacts entre certains journalistes de la région et Veerappan. Le rédacteur en chef de Nakeeran a interviewé le bandit à plusieurs reprises.
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Updated on 20.01.2016