Un journaliste arrêté

La police a arrêté une grande figure du journalisme indépendant en Mauritanie. Mohamed Fall Ould Oumere s'apprêtait à publier le manifeste d'un mouvement clandestin.

Dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Lemrabott Sidi Mahmoud Ould Cheikh Ahmed, Reporters sans frontières a protesté contre l'arrestation de Mohamed Fall Ould Oumere, directeur de publication de l'hebdomadaire francophone indépendant La Tribune. "A notre connaissance, ce journaliste, connu pour son indépendance, n'a fait qu'exercer son métier. Nous demandons sa libération immédiate. Nous sommes d'autant plus inquiets que nous craignons que la police ne tente de lui extorquer des informations par la force", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Cette arrestation démontre une nouvelle fois à quel point des sujets tabous subsistent en Mauritanie, comme la question des organisations politiques non reconnues", a-t-il ajouté. Selon les informations recueillies par RSF, le 12 avril au soir, Mohamed Fall Ould Oumere, directeur de publication de l'hebdomadaire francophone La Tribune, a été arrêté par la police à Boutilimitt, à 150 km à l'est de Nouakchott. Une source policière a précisé à l'AFP que cette interpellation s'inscrivait dans le cadre de l'enquête sur les activités de l'organisation non-reconnue "Conscience et résistance" (CR). Le 25 mars, La Tribune avait publié un article évoquant une récente visite clandestine de dirigeants de l'organisation en Mauritanie. Selon un des proches du journaliste, "Mohamed Fall Ould Oumere s'apprêtait à publier prochainement le manifeste de l'organisation qui excluait toute négociation avec le pouvoir en place. Il était le seul à être en possession de ce document. Par ailleurs, il a été arrêté au moment où il enquêtait sur l'arrestation, la veille, du professeur Mohamed Baba Ould Said, accusé d'entretenir des liens étroits avec cette organisation".
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Updated on 20.01.2016