Un journaliste agressé dans des conditions troubles

Reporters sans frontières condamne l’agression, le 23 mai, de Hussam Al-Aqooly, correspondant de Al-Baghdadiya TV et photographe freelance. Deux hommes armés, en tenue militaire, ont pénétré dans le bureau du journaliste, à Al-Samawah (290 km de Bagdad) , et l’ont poignardé à plusieurs reprises. Il souffre de blessures au visage, au nez et de plusieurs fractures aux bras. Il a été transporté à l’hôpital en toute urgence. Sa maison a également été saccagée et son matériel professionnel volé. Après la diffusion, sur Al-Baghdadia TV, d’une enquête sur la destruction de maison sur des terrains qui font l’objet d’un litige entre l’Etat et des particuliers, Hussam aurait reçu des menaces de mort manuscrites lui interdisant d’aborder tout sujet sur la corruption qui sévit dans la région. “Les acteurs de l’information irakiens font face à de terribles menaces, agressions et assassinats, de part et d’autre, et ce depuis des années, surtout quand ils abordent des sujets à risque. La corruption est l’un d’entre eux” déplore Lucie Morillon. “ L’Irak est malheureusement l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes. L’instabilité politique est l’un des facteurs majeurs qui explique la dangerosité du métier de journaliste en Irak, ainsi que la répression de la crise syrienne. L’Etat se doit, de garantir la sécurité de ces journalistes qui ne font que leur travail d’information, dans l’intérêt général.” Le 6 mai, quelques jours après la Journée mondiale de la liberté de la presse, Reporters sans frontières a publié un communiqué de presse dans lequel l’organisation déplore les conditions difficiles du métier de journalisme en Irak. Le Journalistic Freedoms Observatory (JFO), organisation partenaire de Reporters sans frontières en Irak, a recensé 328 cas d’exactions commises contre les acteurs de l’information en Irak pour l’année 2013. Au cours de l’année écoulée, 103 journalistes ont été arrêtés ou interpellés ; 162 se sont vus entravés dans leur accès à l’information ; 63 ont été agressés et 4 ont été attaqués par des groupes armés. Aussi 71 plaintes contre des médias et journalistes ont été déposées, et 4 cas de suspension de médias enregistrés.
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Updated on 20.01.2016