Un journaliste acquitté après dix mois de détention préventive

Reporters sans frontières prend acte de la libération, le 7 septembre 2007, de Bosange Mbaka, éditeur du périodique privé Mambenga, acquitté par le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe après avoir effectué dix mois de détention préventive. L'organisation souligne que cette incarcération était démesurément longue, que le dossier à charge contre le journaliste était incohérent et que Bosange Mbaka est en droit de demander réparation pour ce que les autorités lui ont fait subir. Arrêté le 21 novembre 2006, en compagnie de manifestants favorables au sénateur Jean-Pierre Bemba, il était poursuivi pour "vol d'effets militaires" après avoir ramassé le talkie-walkie qu'un soldat avait laissé tomber. Il était détenu au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), un établissement surpeuplé où les conditions de détention sont très pénibles. Le ministère public avait requis à son encontre un an de prison ferme, mais le tribunal a reconnu qu'il n'existait pas de preuves à charge. -------- 21.05.2007 - Reporters sans frontières demande la libération d'un journaliste incarcéré il y a six mois et "oublié" dans une prison de Kinshasa Reporters sans frontières demande la libération de Bosange Mbaka, journaliste du périodique Mambenga paraissant à Kinshasa, arrêté il y a six mois jour pour jour dans le cadre de rafles de sympathisants présumés du sénateur Jean-Pierre Bemba et poursuivi pour "vol d'effets militaires". "La mésaventure de Bosange Mbaka doit prendre fin, car elle montre, une fois de plus, les graves carences du système judiciaire congolais et les règles arbitraires de la police. Il semble que ce journaliste a été arrêté et maintenu en détention, non pas pour une ridicule histoire de téléphone trouvé, mais en raison de son patronyme et de son origine. Il est aujourd'hui coincé en prison, victime d'une justice défaillante et corrompue", a déclaré l'organisation. Bosange Mbaka, dit "Che Guevara" avait été dépêché par son journal à la Cour suprême de justice à Kinshasa, le 21 novembre 2006, pour couvrir une audience publique, quand des affrontements avaient éclaté entre des soldats et des militants du parti du sénateur Jean-Pierre Bemba, rival malheureux du président sortant Joseph Kabila à l'élection présidentielle. Le bâtiment de la Cour suprême de justice avait été incendié par les manifestants. Lors des heurts, le journaliste avait ramassé le téléphone portable d'un militaire et était allé le remettre au poste de garde. Mis aux arrêts, Bosange Mbaka avait d'abord été détenu plus d'un mois au siège de la Direction générale des services spéciaux de la police, dit "Kin-Mazière", avant d'être transféré au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK). Le journaliste a été interrogé sur son métier, sa présence ce jour-là à la Cour suprême de justice et, étant originaire de la province de l'Equateur, sur ses sympathies supposées avec Jean-Pierre Bemba. De nombreux citoyens originaires de cette province, fief du sénateur, ont été arrêtés lors de rafles visant à neutraliser ses sympathisants réels ou supposés.
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Updated on 20.01.2016