Un groupe de presse suspendu de force pour défaut de paiement

Reporters sans frontières exprime sa consternation face aux méthodes employées par la police de Dakar, le 27 août 2009, à l'aube, pour procéder à la suspension du groupe de presse audiovisuel Walfadjri. L'intervention des forces de l'ordre a été ordonnée par la justice suite à un défaut de paiement de droits d'auteur, et s'est soldée par une confiscation brutale du matériel de diffusion. "S'il existe un différend entre le Bureau sénégalais du droit d'auteur (BSDA) et le groupe Walfadjri, celui-ci doit être réglé par d'autres moyens. Rien, en l'occurrence, ne saurait justifier l'emploi de la force et la confiscation des équipements. La suspension pure et simple des émissions a pour principale conséquence de priver une partie de la population de l'accès à l'information", a déclaré l'organisation. Le 27 août, aux alentours de 6 heures du matin, un groupe de policiers en uniformes a envahi les locaux de la radio et de la télévision Walfadjri, situés dans l'immeuble Kébé, dans le centre-ville de Dakar. Les policiers ont saisi le matériel de diffusion et coupé les antennes avec une grande brutalité, provoquant ainsi l'arrêt immédiat des émissions. Deux requêtes avaient été déposées par le BSDA contre le groupe Walfadjri au tribunal régional hors classe de Dakar. Le BSDA avait obtenu gain de cause, le 6 août 2009, lors de l'examen de la première plainte, sous la forme d'une ordonnance du juge en charge du dossier. Cette décision a été signifiée à Sidy Lamine Niasse, président du groupe de presse, le 13 août. Le tribunal avait décidé que tous les programmes diffusés par la radiotélévision Walfadjri FM dont les contenus sont protégés au titre du droit d'auteur seraient suspendus temporairement, jusqu'à l'accomplissement des formalités légales et le règlement intégral des droits dus, lesquels s'élèvent à 50 millions de francs CFA (soit 76 225 euros). Sidy Lamine Diasse avait refusé de se plier aux décisions de la justice.
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Mise à jour le 20.01.2016