Un des journalistes vedettes de la presse irakienne poursuivi par le président de la commission électorale

Reporters sans frontières condamne les poursuites lancées, le 11 mai 2011, par Faraj Haidari, président de la commission électorale irakienne, contre Hashem Hassan, ancien journaliste vedette, emprisonné sous Saddam Hussein, et doyen du département des médias de l’université de Bagdad. Dans l’un de ses articles publiés le 4 mai 2011 dans Al-Machreq, Hashem Hassan remettait en cause la légitimité et le professionnalisme de la commission électorale, évoquant le « gaspillage de l’argent public » et plusieurs affaires de corruption. Il y dénonçait, en outre, les décisions et le fonctionnement de la commission, n’hésitant pas à écrire qu’« il n'est pas raisonnable de dépenser des milliards de dollars pour des personnes travaillant uniquement un mois tous les quatre ans, à l’occasion des élections ». Le journaliste comparaîtra devant la cour d’appel de Rusafa (sud-est de Bagdad), le 22 mai prochain. N’ayant été informé de la plainte de Monsieur Haidari à son encontre que jeudi 19 mai, Hashem Hassan n’a que trois jours pour organiser sa défense. Le plaignant a demandé deux milliards de dinars irakiens de dommages et intérêts (soit 1 208 000 euros), en application du code des publications. Reporters sans frontières considère que ces poursuites vont directement à l’encontre de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, et demande l’abandon de toutes les procédures engagées contre le journaliste. Il serait inacceptable que M. Hassan soit condamné pour un article d’opinion. L’organisation sera très attentive à la suite que donnera la justice irakienne à cette affaire.
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Updated on 20.01.2016