Un cameraman d’Al-Ikhbariya tué, l’hécatombe se poursuit parmi les citoyens-journalistes

Lire en arabe (بالعربية) Selon un scénario qui tend à se banaliser, les actes de violence perpétrés contre les émetteurs de l’information se multiplient en Syrie, visant à la fois les journalistes professionnels et citoyens, pro-gouvernementaux ou proches de l’opposition. “Reporters sans frontières condamne avec la plus grande fermeté cette nouvelle hécatombe de professionnels des médias, qui sont délibérément ciblés. Nous réitérons une fois de plus notre appel aux autorités et aux forces de l’opposition pour qu’elles assurent la protection des journalistes. Afin de protéger la liberté de l’information, les journalistes professionnels et les net-citoyens ne doivent en aucun cas être pris pour cibles”, a déclaré l’organisation. Dernier fait en date, l’assassinat du cameraman de la chaîne pro-gouvernementale Al-Ikhbariya Mohamed Al-Ashram, tué par un sniper, le 10 octobre 2012 à Deïr El-Zor (est du pays). Il a été atteint par deux balles, l’une mortelle à la poitrine et l’autre à la jambe, alors qu’il filmait un accrochage dans le quartier Al-Mouadafines. La mort de Mohamed Al-Ashram porte à 15 le nombre de professionnels des médias assassinés depuis le début de la révolution syrienne, parmi lesquels six journalistes syriens travaillant pour des médias gouvernementaux ou proches du régime, et cinq journalistes étrangers. Par ailleurs, du fait du rôle majeur qu’ils jouent dans la diffusion de l’information, les réseaux citoyens sont durement touchés. Le mois de septembre 2012 a été le plus meurtrier pour les citoyens-journalistes, qui documentent la répression et informent la communauté internationale sur les exactions commises par le régime de Damas. Aucune région du pays n’est épargnée. Dans la même ville de Deïr El-Zor, le citoyen-journaliste Mohamed Fayyad Al-Askar a été tué lors d’une opération de l’armée régulière syrienne dans le quartier d’Al-Kousour, le 28 septembre 2012. Il est décédé après avoir reçu plusieurs coups de couteau, à proximité de son domicile, lors d’une embuscade. Correspondant pour la radio locale Al Hourra, il était également membre des comités locaux de coordination de la révolution (LCCS) dans la ville. A Homs (Centre), le citoyen-journaliste Yusuf Al-Aqraâ a été tué par balles, le 27 septembre 2012, dans le quartier de Soltaniya, pendant qu’il filmait des échanges de tirs entre le bataillon Al-Farouk de l’Armée syrienne libre (ASL) et l’armée régulière. Abdelaziz Ragheb Al-Sheikh a, quant à lui, trouvé la mort lors du bombardement du Département de l’Etat civil à Deïr El-Zor, le 26 septembre 2012. Surnommé Abu Omar Al-Diri, il était correspondant du réseau d’information Sham News Network dans la ville. A Alep (Nord-ouest), l’imprimerie du journal Liwaa Al-Fatih a été bombardée par l’aviation syrienne, coûtant la vie au journaliste Yusuf Ahmed Deeb, le 16 septembre 2012. Le 9 septembre 2012, toujours à Alep, le réalisateur et journaliste freelance Tamer Al-Awam a été abattu par des tirs de l’armée régulière, alors qu’il couvrait les affrontements entre les forces gouvernementales et l'ASL dans le quartier de Aârbeen. Le journaliste, installé en Allemagne depuis des années, était rentré en Syrie afin de couvrir les événements. Il correspondait régulièrement avec des médias internationaux, notamment allemands. Muhammad Badee Kasem a lui aussi été tué pendant qu'il couvrait un accrochage entre l'ASL et l'armée régulière, près de la poste centrale de Deïr El-Zor, le 4 septembre 2012. Il était l'un des fondateurs du centre des médias de la ville. En outre, Reporters sans frontières a appris l’arrestation de Fares Mohamed, un militant de l’information pour le réseau Sham News Network, il y a une dizaine de jours à Homs, par les services de renseignement de l’armée de l’air. Il a joué un rôle important dans la collecte d’informations et la diffusion de vidéos dans le quartier de Deir Baalba (Homs).
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Updated on 20.01.2016