Tunisie : un deuxième journaliste étranger interpellé

Reporters sans frontières (RSF) déplore une nouvelle atteinte à la liberté d’informer après l’interpellation d’un correspondant français pendant la visite du président Béji Caïd Essebsi dans un quartier populaire de Tunis.

A l’occasion du 7ème anniversaire de la Révolution de 2011,Michel Picard, journaliste français indépendant travaillant pour plusieurs médias francophones dont Radio France internationale (RFI), a été brièvement interpellé par la police dans la cité Ettadhamen alors qu’il couvrait la visite du président Béji Caïd Essebsi qui se rendait pour la première fois dans ce quartier populaire de la banlieue ouest de Tunis.


Au prétexte de mesures sécuritaires, les policiers ont demandé à Michel Picard, s’il était accompagné d'autres journalistes, photographes ou cameraman. L'échange est resté courtois. Le journaliste a dû signer son procès verbal en arabe, sans traduction officielle, avant d'être autorisé à quitter le poste de police. Le document précisait qu’il n’y avait aucun problème particulier et qu’il pouvait partir.


Cette nouvelle interpellation survient trois jours après celle de Mathieu Galtier et font suite aux critiques du président Béji Caïd Essebsi envers les médias étrangers. Le chef de l’Etat tunisien leur a reproché leur couverture des protestations sociales: "Le monde entier nous a nui. Il y a eu de l'exagération dans la presse étrangère" et "des choses ont été amplifiées", a-t-il notamment déclaré.


RSF rappelle que le code de la presse tunisien “interdit d’imposer des restrictions à la libre circulation des informations ou des restrictions pouvant (...) pouvant mettre en cause le droit du citoyen à une information libre, pluraliste et transparente." La loi prévoit également la protection des sources du journaliste “dans l’exercice de ses fonctions, ainsi que les sources de toute personne qui contribue à la confection de la matière journalistique" . L’organisation invite par ailleurs les journalistes couvrant les manifestations en Tunisie à consulter ses recommandations : “Pour un meilleur dialogue entre journalistes et policiers”.



La Tunisie est 97ème au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF.

Publié le
Updated on 19.01.2018