Troisième attentat contre les locaux d’un journal en moins d’un mois

Les locaux de l’édition Sierra Madre du quotidien El Norte à San Pedro, dans l’État de Nuevo León (Nord), ont été attaqués le 29 juillet 2012 par deux hommes non identifiés. Ces derniers ont tiré des coups de feu et ont incendié les bureaux de la rédaction. Deux personnes ont été légèrement blessées. "Il s’agit du troisième attentat contre des locaux du journal El Norte en moins d’un mois. Nous sommes très préoccupés pour la sécurité des journalistes et employés de ce média. Nous demandons aux autorités locales et fédérales leur entière mobilisation pour identifier les responsables, ainsi que des mesures concrètes et urgentes pour garantir la protection de ce média", a déclaré Reporters sans frontières. Une quinzaine de personnes se trouvaient dans les locaux d’El Norte, lorsque vers 18 heures 15, deux individus sont arrivés sur les lieux, avec des complices, à bord de quatre voitures. Ils ont menacé le gardien et ont mis le feu à l’édifice en l’arrosant d’essence. ______________________ 11.07.2012 - Trois rédactions attaquées à la grenade en une journée ; contexte postélectoral toujours tendu
Théâtre d’attentats réguliers contre des sièges de médias, la région nord du pays en a connu trois au cours de la seule journée du 10 juillet 2012. Ces jets de grenade, parfois assortis de mitraillage de façade, ont affecté les locaux du quotidien El Mañana à Nuevo Laredo (État de Tamaulipas), déjà cible d’une attaque du même type le 11 mai dernier, ainsi que ceux de La Silla, supplément hebdomadaire du quotidien El Norte et ceux de Linda Vista, autre déclinaison d’El Norte, respectivement à Monterrey et Guadalupe (Nuevo León). Le journal avait déjà essuyé trois attentats, jamais élucidés, le 20 septembre 2010, le 10 janvier 2011 et le 31 mars 2011. “L’origine de ces attaques, qui n’ont heureusement fait aucune victime, reste mystérieuse tant sont visés, dans le cas du quotidien El Norte, des rédactions qui ne traitent pas d’affaires sensibles ou susceptibles d’exposer directement leur personnel. Endeuillé par l’assassinat, en 2004, de son rédacteur en chef Roberto Mora, le quotidien El Mañana avait déjà pris la précaution de réduire sa couverture des faits-divers, depuis d’autres assauts comparables contre ses locaux. Il importe donc que les enquêteurs, locaux et fédéraux, mobilisés sur ces dossiers, explorent toutes les pistes possibles. Notre inquiétude porte évidemment sur la protection, à la fois collective et individuelle, des journalistes et des employés. Elle constitue la priorité”, a déclaré Reporters sans frontières qui rappelle que le Mexique compte depuis une décennie 85 journalistes tués et 15 autres disparus. L’attentat contre El Mañana s’est produit peu après six heures du matin. D’après les premiers éléments de l’enquête, la grenade a été lancée à longue distance, sans doute à l’aide d’un lance-grenade. L’explosif a endommagé le mur de la rédaction, à quelques mètres de son entrée principale. L’attentat de Monterrey contre La Silla a eu lieu vers quatre heures du matin. La grenade, jetée depuis le parking du journal, a, là encore, endommagé une partie de sa façade. Enfin, des tirs d’armes de gros calibre – type AR-15 – ont accompagné l’explosion d’une grenade contre le siège de Linda Vista à Guadalupe, aux alentours de 16 heures. Censure en kiosque Reporters sans frontières demeure également inquiète des risques pour la profession et la liberté d’informer générés par les tensions consécutives au scrutin fédéral du 1er juillet. Menaces et intimidations se poursuivent. Cette nouvelle dérive ira-t-elle jusqu’à la censure ? C’est avec consternation que nous avons appris que la société Soriana, concessionnaire des points de vente de presse, avait refusé de présenter dans ses kiosques les exemplaires de l’édition 1862 de l’hebdomadaire Proceso. L’édition, portant en Une la mention “Election achetée” sur une photo du candidat du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) Enrique Peña Nieto, contient notamment un article sur les liens entre ce dernier et Soriana, aujourd’hui mise en cause dans des affaires de fraude électorale à l’avantage du PRI. Un même problème de distribution dans les kiosques Soriana avait déjà affecté la précédente édition de Proceso, sur laquelle figurait un logo de la chaîne nationale Televisa – très critiquée pour sa couverture des élections – ceint de l’écharpe présidentielle.
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Updated on 20.01.2016