Trois journalistes détenus et sous le coup d'une fatwa

Reporters sans frontières demande aux autorités jordaniennes de libérer immédiatement Nasser Qamash, Roman Haddad et Muhannad Mbeidin, de l'hebdomadaire Al-Hilal, détenus depuis le 16 janvier 2003, et de protéger les trois journalistes suite une fatwa émise contre eux qui les qualifie d'"impies méritant de "brûler en enfer"". " Il est excessif et disproportionné de suspendre un journal et d'emprisonner trois de ses journalistes pour un simple article, quand bien même celui-ci enfreindrait des tabous religieux", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Les autorités jordaniennes ont voulu donner des gages à l'opposition islamiste du pays. Non contents d'avoir obtenu ce qu'ils voulaient, les théologiens du Front de l'action islamique (FAI) ont émis un décret religieux (fatwa) qualifiant d'"impies" les journalistes. Cela prouve que les méthodes répressives visant à limiter la liberté de la presse ne font que le jeu des plus intolérants", a-t-il ajouté. Le rédacteur en chef, Nasser Qamash, le directeur général de l'hebdomadaire Al-Hilal, Roman Haddad, ainsi que l'auteur de l'article, Muhannad Mbeidin, ont été arrêtés le 16 janvier 2003 "pour quinze jours pour les besoins de l'enquête" sur ordre du procureur de la Cour de sûreté de l'Etat. Celui-ci leur reproche la publication, le 14 janvier 2003, d'un article "manquant de respect à la famille du prophète Mahomet et portant atteinte au prestige de l'Etat". Cet article, intitulé "Aïcha dans la maison du Prophète", évoquait la vie sexuelle du Prophète et notamment sa relation avec la préférée de ses femmes, Aïcha. Tous les numéros de Al-Hilal avaient été retirés de la circulation et l'hebdomadaire est suspendu depuis le 17 janvier 2003.
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Updated on 20.01.2016