Trois journalistes arrêtés pour "manque de respect à l'islam"

Le procureur de la Cour de sûreté de l'Etat jordanien, Mahmoud Obeidat, a ordonné, le 16 janvier 2003, la suspension de l'hebdomadaire jordanien Al-Hilal et l'arrestation de trois de ses journalistes pour la publication d'un article qui "porte atteinte aux valeurs de l'islam", a annoncé le 17 janvier 2003 l'agence officielle Pétra. "En quoi les besoins de l'enquête justifient-ils l'arrestation de trois journalistes et la suspension de l'hebdomadaire pour une durée indéterminée ?", s'est interrogé Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Il existe d'autres manières de faire respecter la législation sur la presse, si jamais celle-ci a été véritablement enfreinte. C'est une grande déception pour les organisations de défense des libertés publiques de constater que les autorités jordaniennes profitent de l'après-11 septembre pour agir de manière toujours plus répressive et autoritaire", a-t-il ajouté. La publication du journal Al-Hilal est suspendue jusqu'à nouvel ordre, a indiqué l'agence officielle Pétra. Le rédacteur en chef, le directeur général de l'hebdomadaire ainsi que l'auteur de l'article "manquant de respect à la famille du prophète Mahomet et portant atteinte au prestige de l'Etat", selon le procureur, ont été arrêtés pour quinze jours pour les besoins de l'enquête. Selon le quotidien Al-Raï, l'article incriminé, publié le 14 janvier, est intitulé "Aïcha dans la maison du Prophète. Dieu avait dispensé Aïcha de chasser les mouches de sur son corps" (Aïcha était l'épouse préférée du prophète, ndlr). Tous les numéros de Al-Hilal ont été retirés de la circulation.
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Updated on 20.01.2016