Tentative d'assassinat: un suspect identifié

Reporters sans frontières se réjouit de l’avancée dans l’enquête sur la tentative d’assassinat de Fernando Gabio, qui démontre une volonté de la part des autorités de prendre au sérieux cet incident. Nous encourageons la police à poursuivre dans cette direction. Trois jours après la tentative d’assassinat de Fernando Gabio, le 2 mars 2012, le chef de la police de la ville d’Iloilo, Marietto Valerio, a affirmé avoir identifié un suspect, grâce au témoignage des neveux du journaliste qui se trouvaient à son domicile au moment de l’agression. Suite aux menaces qu’il avait reçues par téléphone, Fernando Gabio avait demandé à ces derniers de l’escorter dans tous ses mouvements. Tous trois avaient remarqué dans les jours précédant la tentative d’assassinat, qu’ils étaient suivis par deux hommes à moto, habillés de veste noire et portant des casques. Selon la police, dont les déclarations ont été recueillies par le site d’information iloilonewstoday.com, le type de moto et le physique des agresseurs coïncideraient avec ceux, décrits par les neveux, des deux hommes qui surveillaient les mouvements du journaliste. __________ 03-03-2012 Un journaliste échappe de peu à une tentative d'assassinat Reporters sans frontières condamne la tentative d’assassinat dont a été victime, Fernando « Kapid » Gabio, journaliste à Radio Mindanao Network. Ce dernier a essuyé les coups de feu de deux hommes circulant à moto, le 2 mars 2012, alors qu’il se trouvait devant son domicile à Iloilo City, sur l’île de Panay, au centre de l’archipel des Philippines. « L’attentat contre Fernando Gabio s’ajoute à une longue série d’attaques et de menaces contre des journalistes et s’inscrit dans un climat d’insécurité générale pour cette profession. Nous rappelons aux autorités leur devoir de lancer des enquêtes efficaces sur ces actes de violence et d’avoir le courage d’enquêter sur leurs liens possibles avec des réseaux mafieux et le monde politique. Il faut mettre fin à la situation d'impunité qui prévaut depuis de trop nombreuses années dans le pays », a déclaré Reporters Sans Frontières. Fernando Gabio lavait sa voiture devant chez lui, à 7 heures du matin, quand deux hommes armés circulant à moto ont tiré à trois reprises contre lui avant de prendre la fuite. Un mode opératoire habituel dans le pays. Le journaliste, blessé à la jambe droite, a été immédiatement emmené à l’Iloilo Mission Hospital. Ses jours ne sont pas en danger. Fernando Gabio, 62 ans, présente un programme intitulé « Mr Expose » sur la station de radio DYRI, qui fait partie du Radio Mindanao Network (RMN), au cours duquel il dénonce les affaires de corruption. Il menait notamment un programme politique en période d’élections. Il avait récemment reçu des menaces anonymes par téléphone. Gabio n’est malheureusement pas le premier journaliste à être victime d’une attaque ciblée aux Philippines. Le 22 août 2011, son collègue auprès de DYRI-RMN Radio Niel Jimena, a été tué par deux hommes à moto, après avoir reçu des menaces. La police a ouvert une enquête et n’exclut pas la possibilité d’un lien entre l’attaque contre Gabio et le meurtre de son collègue six mois auparavant. La National Union of Journalists of the Philippines (NUJP) souligne que, depuis le retour de la démocratie en 1986, 150 journalistes ont trouvé la mort, souvent sous la violence de groupes paramilitaires et de milices privées. Près de deux ans après le massacre de Maguindanao, au cours duquel trente-deux journalistes avaient été tués, la situation de la liberté de la presse aux Philippines s’aggrave dangereusement. Le pays se situe au 140e rang, sur 179 pays recensés, dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2011-2012.
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Updated on 20.01.2016