Tentative d'assassinat contre un journaliste au Cachemire

05.06.2002 Selon ses médecins, le journaliste Zaffar Iqbal est hors de danger mais risque de perdre l'usage de ses cordes vocales. Le directeur de Kashmir Images a affirmé à Reporters sans frontières que les auteurs de l'agression dont il a été victime n'avaient toujours pas été identifiés. _____________________________________________________________ 29.05.2002 Reporters sans frontières a exprimé sa vive préoccupation après la tentative de meurtre dont a été victime le journaliste Zafar Iqbal, à Srinagar. L'organisation de défense de la liberté de la presse a demandé, dans une lettre adressée aujourd'hui au Premier ministre de l'Etat du Cachemire, Dr Farooq Abdullah, de s'assurer qu'une enquête est rapidement ouverte par la police locale, afin d'identifier les auteurs de cette tentative de meurtre. "Dans le contexte actuel de tension extrême au Cachemire, il est plus qu'urgent de faire toute la lumière sur cet homicide, dont les auteurs ne doivent pas rester impunis", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Selon les informations recueillies par l'organisation, Zafar Iqbal, journaliste pour le quotidien anglophone indépendant Kashmir Images, a été grièvement blessé par balles, le 29 mai, à son bureau de Srinagar (capitale de l'Etat du Jammu et Cachemire, nord-ouest du pays). Le jeune journaliste, récemment diplômé, écrivait un article quand trois individus ont fait irruption dans son bureau afin de demander des comptes sur un article paru le matin même en une du quotidien. Ils ont donné au journaliste un papier à signer, et, alors que le journaliste s'exécutait, ont ouvert le feu à trois reprises sur sa personne. Zafar Iqbal, touché aux jambes et au visage, a perdu énormément de sang. Il a été transporté au principal hôpital de Srinagar, où les médecins ont confié que le journaliste n'avait que cinquante pour cent de chances de survivre. Les agresseurs, dont les armes étaient munies de silencieux, ont également endommagé le mobilier et sectionné les lignes téléphoniques du bureau du journaliste. Le matin de l'agression était paru en une du Kashmir Images un article faisant état du secours apporté par des soldats indiens à une famille en détresse. La police et le directeur de publication se refusent actuellement à tout commentaire sur les motifs de cet homicide. Toutefois, la nature de l'article peut laisser à penser que des groupes armés séparatistes auraient pu le percevoir comme une information "pro-indienne".
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Mise à jour le 20.01.2016