Suspension d'un hebdomadaire cinématographique

Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l'ayatollah Sharoudi, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre la suspension de Cinema Jahan, un hebdomadaire cinématographique. "Depuis maintenant deux ans, les autorités s'en prennent à tous les genres de parution : politique, estudiantine et cinématographique", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Nous vous demandons de revenir sur votre décision", a-t-il ajouté. Selon les informations recueillies par RSF, la justice iranienne a suspendu le 24 janvier l'hebdomadaire cinématographique Cinema Jahan (Cinéma du monde) sur plainte du palais de justice de la province de Téhéran. Le juge Saïd Mortazavi poursuit le directeur du journal pour "publications mensongères troublant l'opinion publique et créant un climat de tension et d'insécurité dans le monde de la presse", "publications allant à l'encontre de la bienséance" et pour "abus dans l'utilisation de l'image de la femme". Le 30 décembre 2000 déjà, le rédacteur en chef d'une revue culturelle, Cinama-Varzech, avait été arrêté et condamné à quatre mois de prison. Reporters sans frontières rappelle que l'Iran détient aujourd'hui le triste record d'être la plus grande prison pour les journalistes du Moyen-Orient. Vingt journalistes sont derrière les barreaux. La plupart d'entre eux n'ont toujours pas été jugés après des mois d'emprisonnement. Selon le vice-ministre de la Culture et de l'Orientation islamique, plus de cinquante journaux (dont vingt-quatre quotidiens) ont été fermés depuis mars 2000 et ce, sans compter la presse estudiantine. Ali Khamenei, le Guide de la République islamique, est l'un des prédateurs de la liberté de la presse recensés dans le monde par RSF.
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Updated on 20.01.2016