Série d’attaques contre les médias : deux morts et deux blessés en moins de 24 heures

Reporters sans frontières condamne fermement l’assassinat du journaliste Aftab Alam, abattu à Karachi le 9 septembre 2015. Ce drame est le dernier d’une série d’attaques contre les médias, qui ont fait un autre mort et deux blessés en moins de 24 heures.

Aftab Alam, un journaliste émérite âgé de 42 ans, a été abattu d’une balle dans la tête ce mercredi 9 septembre. Il se trouvait en voiture, à proximité de son domicile de Karachi, après avoir accompagné ses enfants à l’école. Transporté à l’hôpital Abbasi Shaheed, il n’a pas survécu. Sans emploi depuis plus d’un an pour des raisons de santé, il avait par le passé travaillé pour Geo TV et Samaa TV, entre autres. Sa mort fait écho à l’attaque subie par un van de Geo TV mardi 8 septembre à Karachi, au cours de laquelle un collaborateur de la chaîne a perdu la vie. Arshad Ali Jaffari, âgé de 45 ans, travaillait pour Geo TV en tant qu’ingénieur satellite depuis plusieurs années. Touché de sept balles à la poitrine et au cou, il a succombé à ses blessures à l'hôpital Aga Khan. Les trois assaillants se sont enfuis à moto. Le conducteur du van, Anees Chauhan, a également été touché, mais son état de santé est stable. Au même moment, un autre journaliste subissait une attaque ciblée, cette fois à Peshawar, à proximité de la frontière afghane. Aux alentours de 23h, des assaillants ont ouvert le feu sur Abdul Azam Shinwari, blessé de trois balles à la jambe. Originaire de la ville de Landi Kotal, en région tribale, ce correspondant de la chaîne nationale Pakistan Television (PTV) avait déménagé à Peshawar pour des raisons de sécurité. “Deux morts et deux blessés en deux jours : ce lourd bilan constitue un énième signal d’intimidation pour les médias pakistanais, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières. Nous adressons nos sincères condoléances aux familles des victimes, et appelons les autorités à déployer tous les moyens dont elles disposent afin que les auteurs de ces violences odieuses soient traduits en justice. De nouvelles attaques impunies contre les journalistes seraient dramatiques pour l’ensemble de la profession et entraîneraient davantage d’autocensure des médias pakistanais.” La chaîne Geo TV est régulièrement la cible d’intimidations et de violences provenant tour à tour du gouvernement, des agences de renseignements ou des talibans. Son journaliste vedette, Hamid Mir, avait échappé en avril 2014 à une tentative d’assassinat. Le Pakistan occupe la 159ème place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2015.
Publié le
Updated on 20.01.2016