Sans nouvelles de l’écrivain Huuchinhuu, depuis sa sortie de l’hôpital

La militante des droits de l’homme et cyberdissidente Govruud Huuchinhuu, membre de la Southern Mongolian Democratic Alliance (SMDA), est portée disparue depuis le 27 janvier 2011, date de sa sortie de l’hôpital de Tongliao (通辽), en Mongolie Intérieure au nord de la Chine, où elle était soignée pour un cancer. Huuchinhuu était assignée à résidence depuis novembre 2010, pour avoir appelé sur Internet les dissidents mongols à célébrer la libération de Hada, président de la SDMA. Hada est toujours retenu par les autorités chinoises, alors qu’il aurait dû être libéré le 10 décembre 2010. Huuchinhuu, sa maison étant sous la surveillance constante de vingt policiers, avait dû être transportée à l’hôpital pour de graves maux de tête. La surveillance avait continué dans sa chambre d’hôpital. Huuchinhuu a publié plusieurs essais critiquant la politique ethnique des autorités chinoises en Mongolie Intérieure. L’écrivain et militante des droits de l’homme était aussi très active sur Internet, où elle administrait notamment trois sites (www.nutuge.com, www.ehoron.com, www.mongolger.net) désormais fermés par le gouvernement. Reporters sans frontières appelle les autorités chinoises à faire la lumière sur les cas de Huuchinhuu et de Hada, et demande au gouvernement de ne pas déguiser en libération des disparitions forcées, des assignations à résidence ou des détentions en camps militaire. ----------------------------------------------------------------------------------------- L’oncle du Net-citoyen Hada a pu rencontrer son neveu
28.01.2011 Dans un entretien téléphonique avec l’organisation Southern Mongolian Human Rights Information Center (SMHRIC), le 26 janvier 2011, M. Haschuluu, l’oncle du journaliste et militant des droits de l’homme Hada, a déclaré qu’il avait été autorisé à rencontrer récemment son neveu. La conversation a été brutalement interrompue. M. Haschuluu a toutefois pu expliquer que la rencontre s’était effectuée dans un lieu sous surveillance militaire. La résidence exacte du Net-citoyen reste toujours inconnue. L’organisation SMHRIC a ensuite reçu une nouvelle vidéo du journaliste. Le film montre cette fois-ci clairement Hada et son oncle s’avançant vers la caméra. M.Haschuluu a également précisé à l’agence de presse Associated Press (AP) que Hada semblait sous-alimenté, et qu’il était sans nouvelles de sa femme et de son fils. Reporters sans frontières renouvelle sa demande au gouvernement chinois de fournir des informations précises sur la situation du Net-citoyen et de sa famille, et de leur rendre au plus vite leur liberté de mouvement et de parole. -------------------------------------------------------------------------------------- Disparition du militant des droits de l’homme Hada : une mystérieuse vidéo postée sur Internet
27.01.2011 La vidéo d’un individu, présenté comme étant le journaliste et net-citoyen Hada, a été envoyée anonymement, le 25 janvier 2011, à l’organisation Southern Mongolian Human Rights Information Center (SMRHRIC). Le film a ensuite été posté sur Youtube et sur le site d’information chinois basé à l’étranger, Boxun. Sur les images, la personne ressemble au journaliste et militant des droits de l’homme, mais la vidéo de 37 secondes est trop floue et trop courte pour que Hada puisse être clairement identifié. Des photos de Hada et de sa famille avaient également été postées anonymement sur Boxun, le 11 décembre 2010. Hada aurait été libéré de prison le 10 décembre 2010, mais Reporters sans frontières reste sans nouvelles directes du journaliste. Cette vidéo entretient le mystère qui règne autour du cyber-dissident. L’organisation demande à nouveau au gouvernement de fournir des informations précises sur le sort de Hada et de sa famille. ---------------------------------------------------------------------------------- Reporters sans frontières demande aux autorités de faire preuve de transparence sur le sort de Hada
16.12.2010 Le journaliste et militant des droits de l’homme Hada (哈达), qui était détenu dans la prison de Chifeng, en Mongolie intérieure, aurait dû être relâché le 10 décembre, au terme de sa peine de 15 ans de prison. Les autorités chinoises restent muettes sur son sort. Nous sommes également sans nouvelles directes de sa femme Xinna (新娜) et de son fils Uiles (威勒斯). Reporters sans frontières demande au gouvernement de fournir des informations précises sur le sort de Hada et de ses proches. Si les informations disponibles à ce jour laissent penser que Hada pourrait être assigné à résidence, toutes les hypothèses restent possibles, notamment celle de la disparition forcée du journaliste. Par ailleurs, il n’a pas encore été déterminé si les accusations portées contre Xinna et Uiles, qui ont été arrêtés les 4 et 5 décembre dernier, ont été abandonnées, ou si ces derniers risquent un procès et une peine de prison. L’isolement de Hada, qui a purgé la totalité de sa peine, et de sa famille, représente une violation du droit des anciens prisonniers à recouvrir une réelle liberté. Cinq photos de Hada, en compagnie de sa femme et de son fils, ont été postées anonymement le 11 décembre 2010 sur le site Boxun, avec la légende « Réunion de famille ». Elles auraient été prises dans un hôtel, le 10 décembre, par le Département de la sécurité publique. Un CD contenant ces photos aurait été remis anonymement à la belle-sœur de Hada, Naraa, qui juge ces photos “authentiques” et “récentes”. Naraa aurait été reçue par un responsable, M. Jin, le 14 décembre dernier, à Hohhot. Ce dernier lui aurait affirmé que Hada, sa femme et son fils étaient en sécurité et profitaient des retrouvailles en famille dans un « hôtel de luxe cinq étoiles ». M. Jin aurait déclaré que Hada et sa famille avaient désormais besoin « d’un peu de temps au calme pour préparer les prochaines étapes », sans plus de précision. M. Jin aurait refusé de dévoiler l’adresse de l’hôtel. M. Haschuluu (哈斯朝鲁), l’oncle d’Hada, aurait reçu, le 13 décembre, un SMS du portable de Xinna, qui aurait été rédigé par Hada, déclarant : « J’ai été relâché. Mon fils Uiles a également été libéré. Nous sommes tous les trois réunis désormais. Ne t’inquiète pas pour nous. J’ai besoin d’un peu de calme pour le moment, pour faire le point sur mon futur. N’utilise pas le téléphone qui peut être sur écoutes » Haschuluu lui aurait demandé des précisions sur le lieu où il se trouvait, ainsi que sur la date des photos publiées, et aurait reçu ce message : « Je vais très bien, passe le bonjour à la famille ». Voir un témoignage de Hada, dicté à sa femme depuis sa prison: http://www.smhric.org/Latest_A.htm
Publié le
Updated on 20.01.2016