Saisie et destruction de deux numéros de la revue culturelle Arche

Reporters sans frontières déplore la décision de la juge du district de Brest (Sud-Ouest), qui a ordonné, le 25 février 2009, la saisie et la destruction immédiates des numéros 7 et 8 du mensuel Arche. La juge, Tatsiana Miranyuk, a estimé que le contenu de la revue était "extrémiste". "Nous sommes une fois de plus confrontés à une logique de l'absurde. La revue Arche fait l'objet, depuis sa création en 1997, de persécutions administratives et judiciaires, rappelant tristement celles employées sous la domination soviétique, ce qui ne constitue pas un signal positif pour les avancées de la liberté de la presse que nous attendions au Bélarus. Nous exprimons notre soutien au fondateur de cette revue d'opposition, Andreï Dynko, ainsi qu'à son rédacteur en chef, Valer Bulhakau, et nous exhortons la justice bélarusse à reconsidérer cette décision", a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse. Le 25 février 2009, lors d'une audience à huis clos, où seul l'avocat de la revue, Pavel Sapelka, a été autorisé à pénétrer dans le prétoire, il a été décidé, en vertu de la loi sur la neutralisation de l'extrémisme, que le magazine Arche contenait des informations "qui discréditent les activités des autorités de la République du Bélarus, attisent les tensions politiques et sociales du pays et incitent à l'organisation d'une révolte collective". La juge, suivant le réquisitoire du KGB, en a conclu que Arche représentait "une menace pour la sécurité du pays". Maître Pavel Sapelka a décidé de faire appel de ce jugement. En octobre 2008, alors qu'un des journalistes de la revue, Ales Pashkievich, voyageait en train depuis la ville bélarusse de Brest vers la Pologne, des dizaines de copies du mensuel qu'il avait en sa possession ont été saisies lors d'un contrôle. Les officiers avaient estimé alors que certains articles de la revue étaient "dangereux pour les intérêts du Bélarus". Arche est un magazine culturel d'opposition publié en Pologne. Il n'est pas autorisé à la vente au Bélarus, mais il est distribué grâce à un réseau de volontaires. En 2008, les journaux indépendants Nasha Svaboda et Glos Znad Niema avaient aussi été poursuivis, sans pour autant être condamnés, pour "extrémisme". Depuis, une libéralisation toute relative est survenue, dont on attend une traduction concrète. Le Bélarus occupe la 154e place du classement annuel de la liberté de la presse dans le monde publié par Reporters sans Frontières.
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Updated on 20.01.2016