RSF salue le dernier verdict concernant le journaliste Amara Al-Khitabi

Reporters sans frontières salue la décision prise, le 21 août 2013, par le tribunal d’exception de Tripoli, présidé par le juge Ali Zwai, de restituer son passeport au rédacteur-en-chef du journal Al-Umma, Amara Al-Khitabi, ainsi que de retirer son nom de la liste des personnes interdites de sortie du territoire libyen. Ce verdict a été prononcé après la présentation, par l’avocat du journaliste, Maître Ramadam Farag Salem, d’un rapport médical complet prouvant la nécessité pour son client de se rendre en Tunisie afin de recevoir des soins médicaux appropriés à son état de santé fragile. Amara Al-Khitabi avait publié en novembre 2012 une liste de 87 juges et procureurs accusés de corruption et détournement de fonds. Arrêté en décembre 2012 et incarcéré à la prison de Hadba pendant 4 mois, il avait été libéré le 21 avril dernier après une grève de la faim qui avait considérablement aggravé son état de santé. En dépit de cette victoire assez tardive, Me Salem a toutefois l’intention de faire appel auprès de la Cour constitutionnelle - chambre rattachée à la Cour Suprême - afin d’obtenir la suppression de l’article 195 du code pénal libyen datant du règne de Mouammar Kadhafi, qui avait été à l’origine de l’arrestation d’Amara Al-Khitabi. L’article en question dispose en effet que “toute personne qui insulte l’autorité populaire, un organe judiciaire, de défense ou de sécurité” est passible d’une peine pouvant aller de 3 à 15 ans de prison. Reporters sans frontières rappelle l’importance fondamentale de la liberté d’expression et de la liberté d’information au sein de toute société démocratique. L’organisation insiste particulièrement sur le fait que la lutte contre la corruption est indissociable de la transparence et que le rôle des médias demeure crucial à cet égard. Reporters sans frontières encourage expressément les autorités libyennes à appliquer le code de la presse pour les affaires impliquant des professionnels de l’information, et à dépénaliser la diffamation en accord avec les standards internationaux des droits de l'homme.
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Mise à jour le 20.01.2016