RSF et 16 organisations lancent un appel conjoint demandant la fin des poursuites contre le journaliste Rafael Marques de Morais

Le 15 décembre, l'écrivain et journaliste Rafael Marques de Morais devrait comparaitre devant le tribunal pour répondre d'accusations de diffamation. Son crime? Avoir enquêté et publié un ouvrage en 2011 sur les violations de droits de l'homme liées à l'exploitation des diamants dans son pays, l'Angola: "Les diamants de sang: corruption et torture en Angola". RSF et 16 autres organisations de défense de la libre expression et des droits de l'homme adressent un appel aux rapporteurs spéciaux de la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples et des Nations unies pour la liberté d'expression et pour la situation des défenseurs des droits de l'homme. Elles leur demandent de requérir que le gouvernement angolais mette un terme aux poursuites contre le journaliste. Elles estiment que celles-ci constituent à la fois une violation du droit à la libre expression du journaliste, pourtant garanti par plusieurs textes internationaux auxquels l'Angola est partie. Pour lire la lettre d'appel, en anglais, cliquer ici. Ce n'est pas la première fois que Rafael Marques de Morais est inquiété par la justice de son pays dans l'exercice de son travail de reporter. Depuis la fin des années 1990, il a été soumis à une série de persécutions - détention arbitraires, procès à rallonge, interdictions de quitter le territoire- visant à faire taire l'une des dernières plumes libres de ce riche pays africain. Gouverné d'une main de fer depuis 35 ans par le président José Eduardo dos Santos, l’Angola occupe la 124e place sur 180 pays selon le Classement 2014 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on 20.01.2016