RSF dénonce la fermeture d'une radio palestinienne par les autorités israéliennes

RSF condamne la fermeture de la radio Al-Khalil, à Hébron, en Cisjordanie, par l’armée israélienne le 21 novembre 2015. Accusée d’incitation à la violence, ses locaux ont été perquisitionnés puis fermés pour une durée de 6 mois. C’est la deuxième radio interdite d’émission à Hébron depuis début novembre.

-------- Le 29 novembre 2015, l’armée israélienne a fermé une troisième radio palestinienne à Hébron pour les mêmes motifs d’incitation à la violence. La radio Dream a subi une perquisition militaire, avec des dégâts matériels sérieux et une confiscation des équipements. RSF a également appris que d’autres médias en Cisjordanie étaient menacés de connaître le même sort. La radio Al-Nass, à Jénine, a été mise en garde par l’armée israélienne pour “incitation à la haine et à la violence”. La radio One et la télévision Wattan TV basée à Ramallah, qui émettent depuis Hébron, font elles aussi l’objet de menaces de fermeture pour avoir autorisé la radio suspendue Al Hurriyya à émettre depuis leurs locaux. RSF condamne cette série d’intimidation des médias sans recours à la justice et exhorte les autorités militaires israéliennes à restituer le matériel confisqué et à permettre la reprise de l’activité de ces médias. -------- Le 21 novembre 2015, l'armée israélienne a perquisitionné la radio locale Al-Khalil à Hébron, qu’elle accuse dans un communiqué d’incitation à la violence et à la haine à l’encontre des forces de sécurité et des civils israéliens. Des accusations démenties par le responsable des programmes de la radio, Ezz Haddad. “RSF dénonce une décision disproportionnée, déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient de l’organisation. Les autorités s’abrittent derrière des règlementations d’urgence pour censurer des médias qui leur déplaisent. Une enquête devrait d’abord être ouverte, et ensuite, éventuellement, des poursuites engagées si les faits sont avérés.” Les autorités utilisent les règlementations d’urgence, datant de 1945, de manière arbitraire dans les territoires palestiniens. Ce dispositif permet notamment la censure de publications et la détention administrative de suspects, pour une période indéfinie sans procès. De même, la fermeture de médias peut avoir lieu sans intervention d'un juge et sans possibilité de recours autre que devant une juridiction militaire. Ayant fait irruption la nuit dans les locaux de la radio, les forces militaires ont saccagé et confisqué le matériel. Des photos et vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux montrent l’étendue des dégâts... Le syndicat des journalistes palestiniens a dénoncé cette fermeture arbitraire et demandé l’arrêt immédiat des exactions commises par l’armée israélienne contre les médias palestiniens. Cet évènement survient près de deux semaines après la fermeture d’une autre radio à Hébron, Al-Hurriyya, le 3 novembre dernier, pour les mêmes motifs. La radio, affiliée au Fatah, avait déjà été fermée deux fois depuis sa création en 2002. Enfin, selon nos sources, le gouvernement israélien a récemment ordonné la fermeture de deux autres médias qui appartiennent à la Branche nord du Mouvement islamique, après que ce groupe a été déclaré illégal pour incitation à la violence. Ces fermetures ont lieu dans un climat particulièrement tendu entre Palestiniens et Israéliens. Depuis le début de ces violences, en septembre dernier, RSF a dénombré au moins 50 cas de journalistes agressés, dont certains volontairement visés par l’armée israélienne. Pour s’en être prises à plusieurs reprises à l’intégrité physique des journalistes, les forces de sécurité israéliennes sont incluses dans la liste des “prédateurs de l’information” par RSF. En 2015, Israël figure à la 101e place (sur 180) au Classement mondial de la liberté de la presse établi par notre organisation.
Publié le
Updated on 08.03.2016