RSF dénonce la condamnation d’un photographe saoudien à sept ans de prison

La cour pénale de Jeddah, spécialisée sur les questions de sécurité nationale et de terrorisme a condamné, le 18 juin 2014, le photographe Jassim Mekki A’al Safar à une peine de sept ans d’emprisonnement, assortie d’une interdiction de voyager subséquente pour la même durée, notamment pour “publication de photos et vidéos sur YouTube portant atteinte à la réputation du royaume” et “affichage de photos de prisonniers dans des lieux publics”.

Dans un procès qui s’est ouvert, le 26 novembre 2013 devant la cour pénale de Jeddah, onze militants, accusés entre autres de “sédition” et d’“avoir manifesté”, ont été condamnés, le 18 juin 2014, à des peines allant de quatre à dix-neuf ans d’emprisonnement. Parmi eux, le photographe Jassim Mekki A’al Safar. Arrêté le 9 juillet 2012, et accusé de “publication de photos et vidéos sur YouTube portant atteinte à la réputation du royaume”, d’”affichage de photos de prisonniers dans des lieux publics”, de “mise en place de cellule terroriste”, de “manifestation avec des slogans anti-régime”, et d’“entretenir des liens avec des journalistes étrangers”, il a été condamné à une peine de sept ans d’emprisonnement, assortie d’une interdiction de voyager subséquente pour la même durée. Trois de ces sept années de prison relèvent de la loi anticybercriminalité. Lors du procès, Jassim Mekki A’al Safar a fait part au juge des tortures et mauvais traitements dont il a été victime depuis son arrestation. D’après les informations recueillies, par l’ONG Arabic Network For Human Rights Information le juge a rejeté ces allégations. “Le photographe Jassim Mekki A’al Safar a été condamné pour son travail d’information. Nous demandons sa libération immédiate et inconditionnelle ainsi que la levée des charges qui pèsent à son encontre”, déclare Virginie Dangles, directrice adjointe à la Recherche de RSF. “Nous sommes particulièrement inquiets face à la multiplication des condamnations à de très lourdes peines d’acteurs de l’information saoudiens, et ce en violation des obligations internationales de l’Arabie saoudite”. Reporters sans frontières rappelle que la cour criminelle de Riyad a condamné, le 6 juillet 2014, le fondateur de l’Observatoire saoudien des droits humains, Waleed Abu Al-Khair, à une peine de quinze ans d’emprisonnement, pour “préparation, stockage et transmission d’informations qui nuisent à l’ordre public”, “incitation à la rébellion”, “publication de fausses informations dans le but de nuire à l’État”, “outrage à magistrat”, et “création d’une ONG sans autorisation”. D’ailleurs le Gulf Center for Human Rights, Waleed Abu Al-Khair aurait été victime de mauvais traitements en détention. Le 3 juillet 2014, l’écrivain Mukhlif Al-Shammari a vu sa condamnation à cinq ans de réclusion criminelle confirmée en appel. Sa peine est assortie d’une interdiction de publier ou de paraître dans les médias, ainsi que l’interdiction de quitter le territoire saoudien, et ce pendant dix ans. Le 25 juin 2014, Fawzan Al-Harbi, l’un des fondateurs de l’Association saoudienne pour les droits civils et politiques (ACPRA) qui recense les exactions et violations des droits de l’homme en Arabie saoudite, a été condamné à une peine de sept ans d’emprisonnement, assortie d’une interdiction de quitter le territoire pour la même durée. Il a été, entre autres, jugé pour “préparation, stockage et transmission d’informations qui nuisent à l’ordre public” en vertu de la loi anti-cybercriminalité de mars 2007.
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016