Résolution 1686 du Conseil de sécurité : "une avancée encore insuffisante", selon Reporters sans frontières

Le 15 juin, le Conseil de sécurité des Nations unies a prorogé pour un an le mandat de la Commission d'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. La résolution 1686 "autorise" également la Commission "à poursuivre son assistance technique aux autorités libanaises dans leurs enquêtes sur les autres attentats terroristes commis au Liban depuis le 1er octobre 2004". "Nous avions lancé un appel en décembre 2005 afin que la commission d'enquête internationale élargisse son mandat et mène elle-même des investigations sur les 14 attentats, qui ont eu lieu au Liban ces deux dernières années. Cet appel n'a visiblement pas été entendu. En effet, ce nouveau texte appelle, certes, le secrétaire général des Nations unies à fournir à la commission d'enquête l'appui et les moyens nécessaires pour qu'elle puisse aider les autorités libanaises dans ses enquête sur les quatorze attentats perpétrés dans le pays, mais ce n'est pas suffisant. Les juges d'instruction locaux chargés d'enquêter dans ces affaires sont susceptibles d'être soumis à des pressions", a déclaré Reporters sans frontières. Dans son dernier rapport d'enquête publié le 10 juin, le président de la Commission d'enquête, Serge Brammertz, demandait la prolongation du mandat de la commission pour finir son travail. Dans ce même rapport, le procureur faisait état de "progrès considérables" concernant les circonstances de l'assassinat de Rafic Hariri. Il soulignait également une coopération renforcée avec Damas. Dans une déclaration devant le Conseil de sécurité, le 14 juin, Serge Brammertz a indiqué qu'un lien était possible entre l'assassinat de Rafic Hariri et 14 autres attentats commis depuis le 1er octobre 2004 au Liban. "L'enquête libanaise sur ces 14 autres attentats n'a pas l'élan requis, car les autorités locales n'ont pas les capacités suffisantes en matière de technique médico-légale pour recueillir et analyser les indices efficacement", a indiqué le président de la commission. Par ailleurs, le 17 juin 2006, plus de six mois après l'assassinat de Gebrane Tuéni, un juge d'instruction a finalement été nommé. Trois professionnels des médias ont été victimes d'attentats non élucidés au cours de l'année 2005. Samir Kassir, éditorialiste du quotidien An-Nahar, a perdu la vie le 2 juin 2005, dans l'explosion de sa voiture. Journalistes réputés et respectés, Gebrane Tuéni et Samir Kassir se savaient menacés depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005. La voiture de May Chidiac, la présentatrice vedette de la chaîne LBC (Lebanese Broadcasting Corporation) avait explosé le 25 septembre 2005, blessant grièvement la journaliste.
Publié le
Updated on 20.01.2016