Reporters sans frontières s'inquiète de l'état de santé d'Abdel Razak Al Mansouri

Reporters sans frontières réitère sa demande de libération d'Abdel Razak Al Mansouri, dont la santé s'est considérablement détériorée cette dernière semaine. Cet ancien libraire, interpellé le 12 janvier 2005 pour "détention sans autorisation d'un pistolet", avait vraisemblablement été arrêté pour ses articles critiques du régime libyen diffusés sur Internet.

Le cyberdissident Abdel Razak Al Mansouri, incarcéré depuis le 12 janvier 2005, s'est blessé à la suite d'une chute. Il souffre d'une fracture du bassin. « Nous demandons aux autorités pénitentiaires de tout mettre en œuvre pour que M. Al Mansouri reçoive les soins appropriés à ses blessures dans les plus brefs délais. Nous exigeons également que son avocat, ainsi que sa famille, soient autorisés à lui rendre visite afin de rendre compte de son état de santé », a déclaré Reporters sans frontières. « Nous rappelons enfin que rien ne justifie le maintien en détention de cette personne, durant une période aussi longue et sans procès, alors qu'elle n'est officiellement accusée que de détention illégale d'une arme à feu. » L'état de santé d'Abdel Razak Al Mansouri s'est considérablement détérioré cette dernière semaine. Le cyberdissident s'est en effet blessé, en tombant de son lit superposé. Souffrant d'une fracture du bassin, il n'aurait reçu des soins que huit heures après sa chute. Cette attente, ainsi que les piètres soins médicaux prodigués en prison, ont entraîné des complications qui pourraient, si elles ne sont pas soignées au plus tôt, menacer la vie d'Abdel Razak Al Mansouri. ---------------------------------------------------------------------- 24.05.2005 Le cyberdissident Abdel Razak Al Mansouri officiellement inculpé pour "détention d'un pistolet" Reporters sans frontières demande la libération immédiate d'Abdel Razak Al Mansouri, un ancien libraire qui, bien qu'officiellement inculpé pour "détention sans autorisation d'un pistolet", a vraisemblablement été arrêté pour ses articles critiques du régime libyen diffusés sur Internet. "L'emprisonnement de cet homme est totalement arbitraire, même au regard des charges retenues contre lui." "Comment les autorités libyennes peuvent-elles justifier la détention au secret d'un individu pendant plus de cinq mois en utilisant un tel motif d'inculpation ? Dans ce type d'affaire, l'inculpé devrait rester en liberté dans l'attente de son procès. A la lumière des informations dont nous disposons, cette accusation apparaît comme un prétexte pour faire taire une voix dissidente", a déclaré l'organisation. Un représentant de l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a pu rencontrer Abdel Razak Al Mansouri, le 12 mai 2005, lors d'une mission officielle dans le pays. Alerté par un communiqué de Reporters sans frontières sur cette affaire, il avait demandé à rendre visite au prisonnier. Ce dernier lui a été amené menotté et les yeux bandés. Lors de leur entretien, le cyberdissident a confirmé avoir été interrogé à plusieurs reprises sur les articles qu'il avait publiés sur le site Akhbar Libya. Il est persuadé que son arrestation est due à ces textes et non au pistolet retrouvé chez lui. Selon lui, cette arme vétuste lui avait été donnée par son père et n'a d'ailleurs été découverte à son domicile que le lendemain de son arrestation. Abdel Razak Al Mansouri a indiqué être détenu depuis près de trois semaines dans un centre de détention des services de sécurité intérieure dans le quartier de Fashloom à Tripoli. Suite à son arrestation, il avait d'abord été retenu dans un autre centre dépendant du département de lutte contre le "terrorisme et les zélotes". HRW a indiqué à Reporters sans frontières qu'Abdel Razak Al Mansouri ne portait aucune trace de sévices physiques, que son moral était relativement bon et qu'il avait reçu des vêtements de sa famille. Il n'a toutefois eu droit à aucune visite depuis son arrestation et n'a pas été autorisé à voir un avocat. L'ancien libraire, âgé de 51 ans, a déclaré au représentant de HRW qu'il écrivait "pour faire de la Libye un endroit meilleur". Le chef des services de sécurité intérieure Libyens, le colonel Tohamy Khaled, s'est déclaré responsable de l'arrestation d'Abdel Razak Al Mansouri. Il a également affirmé à HRW que "cet homme n'a pas été arrêté pour un article publié sur Internet. Il a été arrêté parce qu'il possédait une arme sans autorisation. Ce type de délit est du ressort des services de sécurité intérieure." Un article d'Abdel Razak Al Mansouri publié sur Akhbar Libya le 10 janvier 2005 :
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Updated on 20.01.2016