Reporters sans frontières  s'alarme de la disparition d'un journaliste du Wall Street Journal

Le 27 janvier, on a appris que l'enlèvement de Daniel Pearl, du quotidien financier américain Wall Street Journal, a été revendiqué par courrier électronique auprès de médias américains.

Le 27 janvier, on a appris que l'enlèvement de Daniel Pearl, du quotidien financier américain Wall Street Journal, a été revendiqué par courrier électronique auprès de médias américains. Un groupe se présentant comme le Mouvement national pour la restauration de la souveraineté du Pakistan a déclaré qu'il s'était emparé du journaliste, accusé d'être un officier de la CIA, et que celui-ci "est détenu dans des conditions particulièrement inhumaines". 25 janvier 2002 Dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur pakistanais, Moin-ud-din Haider, Reporters sans frontières (RSF) a exprimé sa vive préoccupation après la disparition de Daniel Pearl, journaliste pour le quotidien américain Wall Street Journal, survenue le 23 janvier 2002 à Karachi (sud du pays). "Nous demandons au gouvernement pakistanais de faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire avancer l'enquête au plus vite", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L'organisation de défense de la liberté de la presse a par ailleurs demandé à être tenue informée des avancées de l'enquête. Selon les informations obtenues par RSF, Daniel Pearl, correspondant du Wall Street Journal basé à Bombay, est porté disparu depuis mercredi 23 janvier. Agé de trente-huit ans, le journaliste de nationalité américaine se trouvait depuis trois semaines à Karachi où il menait une enquête sur le pirate de l'air britannique Richard Reid. Ce dernier s'était rendu au Pakistan peu avant sa tentative d'attentat le 22 décembre 2001sur le vol Paris-Miami de la compagnie American Airlines. Selon la police locale, Daniel Pearl, qui avait récemment quitté son hôtel pour s'installer chez un ami à Karachi, voulait interviewer des dirigeants politiques et religieux. Le journaliste n'a pas contacté son bureau depuis le mercredi 23 janvier pour son rapport quotidien. L'épouse de Daniel Pearl, elle-même journaliste de nationalité française, a remis à la police locale l'agenda de son mari pour déterminer où le journaliste américain s'était rendu et qui il avait rencontré. Le gouvernement pakistanais a demandé au gouverneur de la province du Sind (sud du pays) et à la police de la province de lancer une chasse à l'homme et de ne pas ménager leurs efforts. La maison d'édition du quotidien économique, la compagnie Dow Jones & Co, a déclaré travailler en collaboration avec les gouvernements pakistanais et américain. Cette même semaine, un autre journaliste a "disparu" pendant quarante-huit heures à Karachi. Le 24 janvier, Ghulam Hasnain, journaliste pakistanais travaillant pour le quotidien américain Time, est rentré chez lui après avoir été porté disparu durant deux jours. Le journaliste a refusé de commenter ce qui lui était arrivé. Selon un autre journaliste basé à Karachi, Ghulam Hasnain aurait été profondément "choqué". Personne n'a revendiqué son enlèvement et les autorités n'ont jamais fait état de cette disparition. Son épouse, journaliste pour le quotidien Dawn, a révélé avoir reçu le 23 janvier un appel téléphonique de la police spéciale (services de sécurité du gouvernement), qui l'aurait notamment interrogée sur le passé de son mari ainsi que sur son appartenance politique. Selon des rumeurs non confirmées, Daniel Pearl et Ghulam Hasnain pourraient avoir travaillé sur les mêmes pistes.
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Updated on 20.01.2016