Reporters sans frontières retire Gyanendra et Prachanda de la liste des prédateurs de la liberté de la presse

Responsables d'innombrables assassinats, agressions et arrestations de journalistes, le roi Gyanendra et le chef des rebelles maoïstes, Prachanda, avaient été inclus dans la liste des prédateurs de la liberté de la presse, établie par Reporters sans frontières. Aujourd'hui, le roi Gyanendra a perdu le pouvoir au profit du Parlement et du gouvernement. De son côté, Prachanda a signé, le 16 juin 2006, avec le Premier ministre Girija Prasad Koirala, un accord politique dans lequel il est mentionné précisément que les parties s'engagent à respecter la démocratie et la liberté de la presse. « Les prédateurs de la liberté de la presse ont été défaits ou contraints d'accepter les règles démocratiques et le pluralisme. Pour autant, nous restons attentifs. Encore récemment, un journaliste a été menacé par des cadres maoïstes à Chitawan. Ce n'est pas acceptable si l'on considère les termes de l'accord signé par Prachanda », a affirmé Reporters sans frontières. Le gouvernement et le Parti maoïste doivent régler au plus vite le problème des compensations accordées aux victimes de la guerre civile, dont font partie des journalistes. « Il serait absolument scandaleux que les familles de Maheshwor Pahari, décédé en octobre 2005 après avoir contracté la tuberculose dans la prison de Pokhara, Dekendra Raj Thapa, reporter de la radio gouvernementale Radio Nepal, assassiné par les maoïstes en août 2004, ou Padma Raj Devkota, correspondant du magazine national Nepal Today, tué par l'armée en février 2004, n'obtiennent pas justice et des compensations de l'Etat. » Reporters sans frontières a recensé quelques cas isolés de menaces, de censure ou d'agressions de journalistes de la part de cadres maoïstes ou de membres des forces de sécurité, intervenus depuis le retour du Parlement en mai dernier : « Nous restons extrêmement vigilants et nous dénoncerons les attaques contre les journalistes venant de l'Etat ou des maoïstes. » Au sein de la mission internationale pour la liberté de la presse au Népal, l'organisation avait obtenu, fin mars 2006, des garanties de deux membres du Comité central du Parti communiste népalais (maoïste) selon lesquelles les droits des journalistes seraient protégés. Reporters sans frontières, qui avait participé à la mission internationale pour la liberté de la presse, salue : 1. La libération de tous les journalistes emprisonnés, et notamment ceux proches du mouvement maoïste. 2. L'annulation de l'ordonnance sur les médias promulguée par le gouvernement du roi Gyanendra. 3. La fin de la politique restrictive de distribution des publicités publiques. 4. Le gel de la loi antiterroriste. 5. L'annulation par la Cour suprême de l'article 8 de la Loi sur la radio et la télédiffusion et l'article 15(1) de la Loi sur les publications et journaux. 6. La formation d'une Commission de réflexion sur les médias pour adapter les lois au développement des médias électroniques. Reporters sans frontières regrette toutefois que des experts des médias et des représentants des journalistes en ligne n'aient pas été inclus. 7. La signature d'un accord en huit points entre le gouvernement et le parti maoïste qui fait de la protection de la liberté de la presse une priorité.
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Updated on 20.01.2016